mercredi 27 août 2008

Le cri des bêtes : pour une solidarité de destin entre les pauvres mortels que nous sommes tous

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L'animal.

Stock inépuisable parce que entièrement fabriqué et artificiellement alimenté, son exploitation est par le fait prise dans une spirale sans fin.

Inventer sans cesse de nouveaux produits dans des domaines apparemment aussi divers que la mode, le goût, le médicament et le jeu, multiplier les combinaisons, imaginer les utilisations toujours plus nombreuses de son corps, un accroissement toujours plus étendu de son organisme, tel est le programme où se fomente la réduction de l'animal à un fonds.

Ces usages sociaux constituent la part maudite d'une négociation culturelle dans laquelle nous affirmons notre différence.

Plus les activités qui utilisent l'animal sont gratuites et plus les bénéfices qui en sont issus relèvent du luxe et de l'inutilité, plus ils portent la marque du culturel-argument qui fonctionne comme légitimation dernière de cette dilapidation.

On pourrait dire que l'homme se comporte à l'égard de l'animal comme un parvenu.

Florence Burgat – Animal, mon prochain – Editions Odile Jacob.


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