dimanche 31 août 2008

Corrida : Ángel Luis Prados n'ira finalement pas en boîte de nuit ce soir

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Ángel Luis Prados est peón, c'est à dire un indigent au service d'un matador, comme un larbin spécial.
Son taf, c'est de poser des bâtons longs de 80 cm se terminant par des harpons dans le dos du toro.
C'est pour ça qu'il est dénommé banderillero.

Ángel Luis Prados ne se mettra plus en bermuda. Ni en short, ni en maillot de bain, d'ailleurs.
Il va les fourguer aux petits frères des Pauvres.

Car ce subalterne vicieux n'a plus de cuisse droite.
Samedi 30 août, dans l'arène de Linares (Jaén), il faisait le pitre sanglant avec le sixième animal de l'après-midi, le charcutant pour qu'il soit exécuté ensuite par Cayetano.

La bestiole torturée lui a collé un coup de tête si monumental que cette poupée à l'intelligence raréfiée a valdingué dans les airs comme une feuille morte (... Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi et le vent du nord les emporte dans la nuit froide de l'oubli ...) puis est retombée inerte, comme crevée.

Mourru ? Claqui ? Canné ? Non, il a survécu, mais dans quel état !

Fallait pas être une âme sensible quand on lui a ôté son collant rose. Il s'est chopé 3 trajectoires de 20 et 30 cm dans la cuisse. Les plaies sont tellement larges qu'on peut y loger un ballon de rugby.
Tout a été balayé par les flots impétueux de la corne (c'est chiadé comme style, hein ?).

Fracture du fémur, rotule en vrac, destruction complète des muscles, arrachage en règle de la veine saphène et, ce qui couronne le tout, si je puis dire, atomisation de l'artère poplitée, ce qui risquait de conduire le pantin désarticulé à la thrombose.

Inutile de te préciser que l'ambulance qui l'a transporté à l'hosto de Jaén a brûlé les feux rouges !

Le chirurgien qui a opéré Ángel Luis Prados a indiqué qu'il n'était pas près de revoir un tel truc.



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