jeudi 31 juillet 2008

Corrida : pour son 8ème anniversaire, Michelito a eu un déguisement de bourreau







Retour au Trias (première période de l'ère secondaire).La vie commençait à peine à s'organiser.Le hasard et la nécessité exigeant de très longues durées pour produire leurs effets.
Retour au Trias,donc, quand toute notion de progrès moral, tout concept visant le juste, étaient encore dans les limbes.
En tout cas, il ne fallait pas compter sur les trilobites, arthropodes classés X, pour faire évoluer la conscience vers le bien ou l'empathie.
Retour au Trias, avec le cri du coeur de Michel Lagravère (quotidien Sud-Ouest daté du 29/07) prenant la défense de son fils Michelito, 10 ans.

Tu ne connais pas Michelito ? L'équivalent de Mozart ou de Maradona ( c'est pas moi qui le dit, c'est son père) pour la corrida ?
Mais flûte alors, tu n'as pas lu mon article à son sujet :
http://taomugaia.canalblog.com/archives/2008/03/14/8317774.html

Michelito est au centre d'une polémique .L'Alliance Anticorrida s'interroge légitimement sur son cas et stigmatise la latitude donnée à ce petit tortionnaire pour s'exhiber, à droite, à gauche, dans les arènes, lors de becerradas.

Son dabe n'en peut plus. Il veut qu'on foute la paix à son brillant rejeton.

Il a fini par s'exclamer : "Il faut laisser mon fils s'amuser".

mercredi 30 juillet 2008

La chasse française va mal et la France est malade de sa chasse








Ainsi, la vérole cygénétique avait la rage, en fin de semaine dernière.

Les trognes violacées, sueur au front (assommées par les litres de rosé du Gard en cubi ?) et agressives ont manifesté samedi 26 juillet dans l'Hérault, le Pas-de-Calais, la Somme et la Manche pour le droit à massacrer le gibier d'eau quand elles le souhaitent et non pas en fonction du statut des espèces, de leur répartition, de leur vulnérabilité, de l’évolution des effectifs (dépendante du nombre et de la qualité des lieux d’hivernage, de la protection des littoraux etc).
Toutes choses que n’importe quel enfant en bas-âge peut comprendre.

Les nuques épaisses gueulent pour obtenir l’uniformisation des dates d’ouverture. Ce qui est permis au nord doit l’être dans le Médoc. Ce qui est légal en baie de Somme doit l'être en façade méditerranéenne.
Et ces délicats parfumés au sang ont bloqué des routes et distribué des tracts près de Sète, conduit des opérations escargot au Touquet, perturbé l'accès au Mont Saint-Michel, empêché les arrivées aux bacs permettant de traverser l'estuaire de la Gironde.
Avec ce même mot d'ordre : " l'ouverture de cette chasse est de plus en plus tardive ".
Que demandait Jean-Michel Becquet, responsable régional et membre du comité national du CPNT : "une ouverture unifiée de la chasse le 2 août partout en France".

En colère, oui, qu'elles étaient, ces brutes mais aussi malicieuses. Car il s'agissait bien de mettre la pression sur Jean-Louis Borloo et le Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage (CNCFS) qui étaient chargés de concrétiser les débats, parfois très houleux, entre les représentants des viandards et les associations de protection de la nature lors de la table ronde sur la chasse, présidée par Jérome Bignon, grand chasseur lui-même.
Le ministère de l'Ecologie a donc publié lundi un calendrier des dates d'ouverture de la chasse au gibier d'eau qui représente en définitive ce que l'on pouvait espérer de mieux compte-tenu des rapports de force.

Il faut savoir que les chasseurs ne voulaient pas l'extension d'un moratoire à d'autres espèces que la Barge à queue noire et le Courlis cendré.Cette protection va cependant bénéficier à l’Eider à duvet (photo).En plus, quatre autres espèces de limicoles, le Courlis corlieu, la Barge rousse, le Bécasseau maubèche et le Chevalier gambette feront l’objet d’un suivi attentif, pouvant conduire si nécessaire à la suspension temporaire des prélèvements.
Certes, la chasse de 24 espèces d'oiseaux d'eau est ouverte dans les zones humides hors littoral dès le 21 août plutôt qu'à la fin août.

Ce qui peut ressembler à une abdication n'en est pas une.Cette date a été négociée dans la douleur et au delà du fait qu'elle ne soit pas avancée début août, elle s'accompagne de contreparties certaines; par exemple, le Vanneau huppé ne sera chassable qu'à partir du 15 octobre, partout en France alors qu'obtenir la date du 15 septembre paraissait déjà, au début des discussions, presque idéal.
Il en est de même pour le sort de la martre et de la belette, actuellement classées comme nuisibles, statut qui sera rééxaminé.Quant au plan de restauration du Grand Tétras, c'est un succès indéniable.

Il faut bien avoir présent à l'esprit que la lutte, au niveau départemental comme national, est rude et ingrate et que les chasseurs n'attendent qu'une chose : que les associations de protection de l'animal et de l'environnement, telles la LPO ou l'ASPAS (coucou Michelle) foutent le camp des instances de concertation.
Si c'est la politique de la chaise vide qui l'emporte, les semeurs de trépas feront et décideront ce qu'ils voudront : chasser toute l'année et n'importe quelle espèce.

Bien sûr, ce n'est pas rigolo de se batte des heures et des heures pour assurer un semblant de protection au Chevalier gambette, pour sortir le renard roux de son statut de nuisible mais c'est un taf important pour ceux qui n'ont pas de voix pour se faire entendre.

Cela étant, quand tu lis les réactions de CPNT devant l'accord sur les dates d'ouverture, tu te dis que tu n'as pas bossé pour rien.
En effet, selon Laurent Jaoul (délégué CPNT pour l'Hérault), le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Allain Bougrain-Dubourg "a mené la danse" et l'accord annoncé lundi soir entre chasseurs, associations de protection de la nature et représentants du monde rural est "gagnant pour les ultras de l'écologie radicale et perdant pour les chasseurs".


Les viandards sont donc livides cette fois et ont annoncé qu'ils allaient remettre le couvert en continuant les mouvements de protestation le week-end prochain.

mardi 29 juillet 2008

Mobilisation pour l'harmonisation des dates d'accidents de chasse










Samedi 26 juillet, quelques centaines de viandards foutaient la grouille un peu partout en France pour exiger l'uniformisation ou l'harmonisation des dates d'ouverture de la chasse au gibier d'eau (je t'en reparle plus largement demain).


En Basse-Normandie, c'était également très agité. Il y avait notamment une opération escargot sur l'A84 en direction du Mont-Saint-Michel.

Bref, du Touquet à Sète, c'était le bordel, à l'appel de CPNT, la milice des sous-bois et des talus et de la Fédération nationale de la chasse, association de nettoyeurs du vivant.

Mais à Bayeux (Calvados), il s'est passé quelque chose de pas banal : la mort accidentelle d'un chasseur bien avant l'ouverture de la campagne de chasse.

Etait-il encore excité par les actions de la journée dans la région ? Astiquait-il l'engin ? L'enquête suivra son cours.

Toujours est-il qu'un homme s'est fait sauter le caisson dans la nuit de samedi à dimanche en manipulant un fusil de chasse chez un couple d'amis.

En voilà un, qui, de toute façon, ne suivra pas l'appel à la désobéissance civile lancé par F.Nihous pour se rendre à la chasse dès le 02 août.

lundi 28 juillet 2008

Corrida : Luis Conrado a fait le paon mais sans la queue








Je te présente Luis Conrado, jeune matador élevé à la mamelle du vice, qui a fait un zoli numéro le 26 juillet dans l'arène d'Arroyo (México, D.F.).

La grande aiguille, que ça s'appelle. C'est un tour très difficile à réaliser
Il s'agit de tourner dans le sens des aiguilles d'une montre et de montrer, pendant 10 secondes, 18 heures.

Tête en bas. Fixé par la corne d'un toro au plus proche du centre de gravité du corps (l'idéal, c'est l'abdomen mais c'est réservé aux meilleurs).
Sur la photo, il montre 16h50. Luis a fait son maximum et il est parvenu à faire 17h10.

T'es vraiment une burne, Luis. En même temps, quand on s'appelle Conrado, faut pas attendre des exploits de ta part.

Mais, diras-tu, estimé(e) lecteur, lecteuse, ça doit faire bobo, ce genre de figure ?
Tu me vois désolé mais la réponse est affirmative.
D'ailleurs, je suis incapable de te reporter les blessures et plaies que Luis Conrado s'est mangées car je n'ai pas fait mon internat de médecine. Trop de noms savants.

dimanche 27 juillet 2008

Contre la religion de l'hyper propre et de l'eau claire











Aurais-je été récompensé de mes efforts ?
Passant pour un illuminé, j'avais diversifié il y a un an les réceptacles d'eau dans le jardin avec pour objectif d'en faire des points d'eau stagnante, croupie, vaseuse à souhait, pour accueillir davantage d'oeufs et de larves d'insectes divers.

J'ai eu pleins de moustiques. Normal. Un paquet de Syrphidés. Evidemment. Et elle, hier.
Belle chérie. Magnifique demoiselle. Anax impérial (Anux imperator). Commune en Europe, certes, mais elle est présente chez moi et c'est super.
J'ai aperçu Libellula depressa (abdomen jaune et brun chez la femelle). Un couple, je crois.

Pour fêter ça, je te livre un court extrait de l'ouvrage majeur de François Terrasson, décédé en janvier 2006, naturaliste, conférencier, journaliste.

"La peur de la nature" aborde le problème des vraies raisons de la destruction de la nature. Ces causes, elles sont psychologiques, tu t'en doutes, ayant un rapport profond aux forces originelles.

"
Laisser exister la friche ou le marais, c'est laisser vivre en soi les émotions.
Toutes les émotions, même les plus désagréables, les difficiles, les négatives.
L'un de nos comportements appris est de toujours tenter de nier la réalité de ce qui ne nous convient pas.

Quand nous avons peur, nous voulons à toute force ne pas avoir peur.
Ainsi d'un problème de gestion des écosystèmes, nous sommes passés à un problème de gestion des émotions.
Les systèmes naturels ne peuvent être préservés que par des gens dont le management émotionnel suit la voie du libre passage de l'énergie, plutôt que celle de la contrainte.

Nous ne trouvons pas, c'est évident, dans la nature, que des individus de ce type. Beaucoup de personnes ayant bétonné leurs pulsions vont dans des lieux naturels justement pour trouver là ce qu'elles ont tué en elles
."

samedi 26 juillet 2008

Corrida : Domingo López Chaves, le vendredi c'est pas son jour !















C'est pas grand-chose, j'en conviens mais comme apéro, ç'est pas mal. Disons que ça vaut le déplacement et promesse de moments plus festifs.

Domingo López Chaves s'est fait chahuté vent force 7 ce vendredi 25 juillet de l'ère Sarkozienne, en l'arène de Santander (Espagne).
Le deuxième toro de sa fournée sanglante, qui a été massacré malgré tout, a réussi à coller un vigoureux coup de corne dans le haut de la cuisse droite de cette poche d'eau graisseuse costumée.

Vingt centimètres de profondeur (on voyait le jour déclinant à travers la plaie), le sang qui pisse partout, le thorax en vrac et la hanche disposée à procéder immédiatement à un contrôle technique.

Bonsoir à tes vieux, mon con et ne reviens pas. On t'a assez vu.Visiblement, tu cherches les coups. En décembre dernier, un pauvre toro t'avait découpé en tranches dans l'arène de Quito (feria de Jesús del Gran Poder...Tu parles d'un nom à la noix).

La prochaine fois, c'est la bonne.


vendredi 25 juillet 2008

Corrida : ce sadisme délectable a besoin de ton argent sinon il serait liquidé depuis longtemps









Trois chiffres :

- chaque habitant de la communauté autonome de Galice (Saint-Jacques de Compostelle, Vigo, La Corogne) apporte chaque année, au titre de ses impôts, 42 euros rebalancés au milieu tauromachique.
- l'état espagnol distribue, annuellement, 500 millions d'euros de subventions au business de la corrida.
- selon un récent sondage conduit par l'institut Gallup, seuls 14% des galiciens sont aficionados.

On les fait quand, ces calculs, en France ?
Et le fric soutiré à l'Union Européenne au nom de cette tradition souffreteuse fondue dans le sang ?
A combien ça se monte, le financement par l 'argent public de cette fête du sévice ?

La mafia du toro, en Espagne comme en France, vit aux crochets d'une population qui réprouve ces crimes d'impuissants
.



jeudi 24 juillet 2008

Science et démence : ces macaques rhésus du Népal promis à l'enfer






Il y a à peine un an qu'il est décédé. Son combat reste plus que jamais actuel. Hans Ruesch s'est battu contre l'expérimentation animale, contre ce sordide accès à la connaissance médicale. http://taomugaia.canalblog.com/archives/2007/08/29/6761014.html

Hans Ruesch n'est plus mais les vivisecteurs sont toujours présents, motivés par l'idéal de la recherche l'argent, l'ambition, la carrière professionnelle, buts ultimes confortés par un sadisme inégalé car voulant se faire passer, quelle usurpation ignoble, pour de l'altruisme.
Le bien de l'humanité, pour ces tortionnaires modernes en blouse blanche, je te prie de me croire, c'est d'abord et avant tout une question de fric, d'enveloppe budgétaire.

N'importe quel type est capable (enfin, tu me comprends...) de s'adonner à la recherche, d'empoisonner, de dépecer, de découper, un singe, un lapin, un rat, un chien.
Quiconque peut exercer ses penchants pervers sur un 'modèle' comme ils disent. Du moment que tu tapes dans le budget recherche qui est alloué à ton département.
Laboratoires médicaux, industriels, universitaires : ce sont ces lieux où l'on torture, avec raffinements, au nom du progrès scientifique.

Le macaque rhésus du Népal.Animal charmant et sacré, en plus. Je veux dire par là que, comme la vache en Inde, c'est une bestiole qui bénéficie, dans ce pays, d'un statut peu banal. Il vit à proximité des hommes, qui lui donnent à becqueter. Il vit et pionce, s'il le désire, dans les temples Hindouistes.
Un film récent, Hanuman, a retracé ce qui fait la singularité de ce singe-dieu, protégé et vénéré.

Mais le WaNPRC (Washington National Primate Research Center) s'en fout, de tout ça !Son docteur maboul, Randall Kyes, veut du singe.
Pour occuper ses journées et celles de ses collaborateurs qui bossent pour la sécurité nationale américaine (sur les effets de l'anthrax par exemple) après avoir fait semblant de travailler sur le virus HIV dans l'un de ses laboratoires d'immunologie virale qui fait des envieux dans le monde entier.

Randall Kyes s'occupe de l'une des plus grosses unités de primatologie expérimentale sur cette planète malade. Donc, il lui faut de la matière fraîche. Faut que ça tourne !

L'Inde l'a envoyé se faire voir il y a quelques années quand il a demandé officiellement un approvisionnement régulier en macaques rhésus.
Toutefois, Randall est loin d'être un con : il s'est tourné vers le Népal et a conclu un protocole d'accord en 2003 qui prévoit que des fermes d'élevage de macaques seront constituées localement, en prélevant si besoin est des singes vivant dans des réserves naturelles, puis d'exporter ces animaux vers les Etats-Unis pour y subir le martyre.

Mais ça coince. Sérieusement.
Déjà, les Népalais ne sont pas trop d'accord car le macaque, je le rappelle, est à leurs yeux un animal sacré.
Ensuite, l'accord a négligé certaines dispositions réglementaires en matière de protection de la faune sauvage.
Enfin, des associations se sont mobilisées pour empêcher cette ignominie.

Stop Monkey Business est un collectif qui rassemble 8 associations de défense des animaux, d'ampleur nationale comme internationale.
Ce collectif fait le maximum pour plomber la concrétisation de cette collaboration démente qui doit prendre effet en septembre prochain : recours judiciaires, campagnes de pétitions, pressions sur les autorités etc.
Voici le site du collectif :
http://stopmonkeybusiness.org
Je t'invite simplement à adresser un courrier très court à la représentation népalaise de ton coin (ambassade ou consulat), poli, mais indigné.

Le succès n'est pas loin. Le Népal gère difficilement cette affaire. C'est un petit pays. Ta lettre peut faire la différence.
Ce faisant, tu mettras un sale coup dans la tête de cette recherche barbare et régressive.
Et les gentils macaques du Népal garderont leur calotte crânienne.

mercredi 23 juillet 2008

Corrida : Mario Aguilar s'est déguisé en hématome






La foudre n'est pas passée loin.
Il a du fion, ce soudard en gants blancs maculés de sang.
Ya de la chance pour la vermine.
La prochaine fois, il y aura droit.


As-tu déjà vu un hématome de plus d'un mètre soixante quinze ?
Un stroumph grotesque endolori jusqu'à la racine des cheveux ?
C'est Mario Aguilar, qui s'est fait démâté sévère dimanche 20 juillet dans l'arène de Las Ventas à Madrid.

Cette crème d'enflure a des bleus partout. Des orteils aux gencives. Moulu, concassé, mais pas une fracture.Un milliard de contusions mais aucune plaie.
Rien de vraiment sérieux. Bon, en même temps, il prend des anti-inflammatoires dans un grand bol, le matin au petit déj', mais il va s'en sortir et recommencer son taf de pourri.


C'est pas juste, je dis. Il y a des gosses, des personnes âgées, qui connaissent un sort tragique quand ils tombent dans l'escalier et voilà une ordure qui a valdingué dans les airs sans trop de dommages parce qu'il avait prévu de torturer puis de tuer une bestiole amoindrie devant un parterre de vicieux friqués.


Ce n'est pas trop mon truc, ces exploits de l'extrême, ces hommes et ces femmes trompe-la-mort qui escaladent à mains nues des voies d'escalade vertigineuses et terriblement lisses et verticales; ces déjantés qui font le funambule entre deux gratte-ciel; ces individus qui repoussent les limites de la plongée en apnée.

Mais il faut reconnaître, eux, qu'ils encourent de vrais risques.Ils peuvent y laisser leur peau à la moindre minute de relâchement. Il n'y a pas de tricherie, pas de malice. C'est ce qui fait la sincérité, parfois folle et attachante, de leur passion.
Mais un matador, lui, ne risque rien.
C'est du pipeau, son courage. L'animal est affaibli, diminué, handicapé, quand cette épave daigne le tuer.

Le matador est un lâche qui macère dans son jus de haine et de frousse et voilà pourquoi, mon bon, ma mie, je n'ai, absolument, aucun respect pour cet homme.


C'est une mécanique à tuer. Je me réjouis quand elle s'enraye.

mardi 22 juillet 2008

Les poissons ne sont pas des légumes et Paul Watson est un gars formidable







J'ai remis la main sur un entretien que le capitaine Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd Conservation society avait accordé à nos amis de l'Association suisse pour le végétarisme et publié sur leur site vraiment très sympa à visiter (http://www.vegetarisme.ch/).

A l'époque, SSCS préparait sa campagne de l'hiver 2007, l'opération LEVIATHAN.Il s'agit à chaque fois de s'interposer entre la flotte baleinière japonaise et les cétacés.
Mais Paul Watson ne parle pas que de ça. Voici donc quelques chouettes extraits de cet entretien.

Pour quelle raison avez-vous ressenti ce fervent intérêt pour les mammifères marins? Et quand avez-vous décidé de leur consacrer votre vie?

J’ai grandi dans un village de pêcheurs de la côte est du Canada. Quand j’ai eu 8 ans, j’ai sauvé deux homards que j’ai recueillis et que j’ai continué de soigner à la maison. A 10 ans, j’ai été pris d’amitié pour un castor, que des trappeurs ont tué.Alors, en guise de représailles, j’ai suivi les pistes de leurs trappes, libérant les animaux piégés et détruisant les pièges. Comme enfant, j’ai été membre d’un club du nom de ‘Kindness Club’, qui encourageait les enfants à se montrer aimable envers les animaux.
Quand j’ai eu 18 ans, j’ai co-fondé le groupe appelé ‘Don’t Make a Wave Committee’ qui, en 1972, devint la Fondation Greenpeace.J’ai quitté Greenpeace en 1977 pour créer la ‘Sea Shepherd Conservation Society’.Bergers des mers n’est pas un groupe de protestation mais d’intervention. Nous nous opposons à l’exploitation illégale de la vie marine.

A quel moment avez-vous pour la première fois navigué en tant que ‘Sea Shepherd Foundation’ et quelle a été votre première mission?

J’ai fondé la Sea Shepherd Conservation Society en août 1977. Notre premier bateau, le Sea Shepherd a été acheté en octobre 1978 et notre première campagne date de mars 1979 lorsque nous sommes intervenus contre la tuerie des phoques par les Canadiens. Notre deuxième campagne date de juin et juillet 1979 lorsque nous avons chassé, éperonné et endommagé la baleinière pirate Sierra au large des côtes du Portugal.

Quelle a été votre raison personnelle pour ne pas manger de la viande et du poisson?

Ma préoccupation première a été pour les poissons. Je suis un partisan de la conservation des océans et cela m’a toujours frappé que les humains chassent et tuent des animaux marins sauvages dans de telles proportions.
Les gens ne toléreraient pas une tuerie aussi massive d’animaux sauvages terrestres comme ils le font à l’encontre des animaux marins.Les poissons sont essentiellement de la viande de ‘brousse’.
Beaucoup de gens pensent qu’il est déplorable que les Africains de l’Ouest tuent et mangent des gorilles, des chimpanzés, des lions et des girafes de la brousse africaine, mais en même temps estiment tout à fait acceptable de chasser et tuer des requins, des espadons, des thons et d’autres espèces marines.Beaucoup de poissons sont des animaux qui ont une longue vie. Les flétans peuvent vivre 150 ans, les ‘orange roughy’ n’atteignent pas leur maturité sexuelle avant 45 ans. Les homards peuvent vivre jusque 200 ans.
Malgré cela, nous accordons peu d’importance à découper en morceaux un poisson très jeune ou dans les premiers temps de sa vie, tout cela pour un sandwich au thon ou une salade de homard.Plus de 50% des poissons pêchés en mer sont donnés comme nourriture aux animaux terrestres.Nous avons transformé les vaches, les moutons, les poulets et les cochons en mangeurs d’animaux provenant surtout de la mer.
Ceci n’est pas seulement une pratique perverse et non naturelle, mais elle contribue aussi massivement à la diminution de la faune marine. Par conséquent, et pour répondre à votre question, je ne mange pas de viande pour sauver les poissons.
Ma femme est végane depuis vingt ans, et moi-même je fais aussi la cuisine de sorte que je suis devenu un bon cuisinier végan. A mon avis, les repas végans sont plus variés, plus inventifs et plus savoureux que ceux à base de viande et de poisson.

Les mises en garde contre les excès de la pêche s’intensifient de mois en mois. Il devient évident que certaines espèces de poissons ont atteint un point proche de l’éradication et il est clair que dans certains cas un moratoire serait même trop tardif. Que pensez-vous de la pêche dite durable?

Une pêche durable n’existe pas. Je déteste le mot ‘durable’. Il justifie l’exploitation, comme d’habitude. Il n’existe nulle part au monde de pêche commerciale durable. L’industrie de la pêche a éradiqué 90% des poissons dans les océans. C’est une situation malsaine. Nous devons mettre fin à l’exploitation commerciale massive des populations animales sauvages dans les océans.

Comment jugez-vous l’explosion du nombre de fermes d’élevage aquatiques? Cela peut-il freiner la diminution des espèces de poissons sauvages?

Absolument pas. Quelque 50 poissons pêchés en mer sont nécessaires pour élever et nourrir un seul saumon d’élevage.
La culture aquatique de crevettes en Equateur a détruit de vastes estuaires et étendues marécageuses et nombre de mangroves dans ce pays.C’est une cause majeure de la diminution des populations naturelles de poissons. En outre, les fermes d’élevage de poissons attirent les prédateurs marins qui sont alors abattus en grand nombre par les fermiers qui les qualifient de «pestes.» Les fermes d’élevage aquatique ne sont pas la solution aux excès de la pêche, c’est au contraire un stress et un poids supplémentaires qui frappent les populations de poissons sauvages dans les mers.

Beaucoup de gens mangent moins de viande rouge mais davantage de poisson. Certains vont même jusqu’à penser que l’humanité sera condamnée si elle ne pouvait plus consommer de poisson. Quelle est votre opinion à ce sujet?

Les poissons vont certainement sombrer à cause de l’humanité. Nous sommes littéralement en train d’amener les poissons au bord de l’extinction et pire encore. J’ai toujours trouvé risible que les gens pensent qu’ils peuvent manger du poisson tout en se disant végétariens.
Les poissons ne sont pas des légumes, ce sont des animaux, des animaux sauvages.

Dans notre monde où tout est lié, la disparition d’une espèce a une influence sur beaucoup d’autres. A votre avis, quelles seraient les conséquences écologiques si une espèce de baleine après l’autre venait à disparaître?

Si nous ne parvenons pas à sauver les baleines, nous ne sauverons pas les océans, et si nous sauvons pas les océans nous ne pourrons pas nous sauver nous-mêmes.

Et quelle est votre réaction au fait que les baleines, des animaux non humains qui ont peuplé la planète bien avant les humains, soient massacrées, avec la bénédiction officielle et même la protection de certaines nations?

Les humains sont des prédateurs en tant qu’espèce, mais ce qui est plus inquiétant, c’est que cette espèce humaine se comporte comme si elle était au-dessus des lois de l’écologie. Toute espèce qui ne vit pas en conformité avec les lois écologiques est une espèce en voie de perdition et d’extinction.
Nous devons vivre conformément à la loi régissant la diversité et l’interdépendance et celle de la limite des ressources.
Nous devons préserver la diversité et valoriser l’interdépendance et aussi réaliser qu’il y a des limites à la croissance.

Comme nous l’avons vu, le mot ‘sanctuaire’ n’a pas grande signification de nos jours. Les pêcheurs et les chasseurs de baleine font en gros ce qu’ils veulent. Quelles sont les perspectives relativement à un soutien international pour que les sanctuaires soient protégés efficacement par des autorités neutres comme les organisations non gouvernementales, les corps de police nationaux ou la Marine?

Il y a pléthore de lois et règlements internationaux, qui ne sont pas appliqués. Il y a des centaines de sanctuaires marins, mais peu d’entre eux sont de vrais sanctuaires, qui ne sont pas seulement des noms.
Il semble qu’il y ait une absence de volonté au niveau international ou de motivation de la part des gouvernements nationaux d’appliquer les lois et de protéger les sanctuaires.Les corporations de pêche manient habilement l’argument financier et les politiciens et les bureaucrates se laissent aisément séduire par cet aspect. Il y a de grands enjeux financiers liés au pillage des mers et peu de motivation pour les protéger.

Vous êtes un expert de la faune marine. Quel avenir, si toutefois il y en a un, les poissons et mammifères marins ont-ils dans des océans sillonnés par les chalutiers et si fortement pollués par les produits toxiques et le bruit?

Aucun avenir, et si la vie dans les mers n’en a pas , alors nous n’en avons pas non plus. Les océans nous donnent bien davantage que de la nourriture. Ils sont la source de 80% de notre oxygène.
Ils alimentent l’air que nous respirons. Nous pouvons bien survivre sans manger du poisson, mais nous ne pouvons pas survivre sans oxygène.La diminution du nombre de baleines, ajoutée au réchauffement de la planète et à la diminution de la couche d’ozone, a des conséquences irréversibles pour l’éco-système marin.
L’oxygène produit par le phylo-plancton peut diminuer par le déséquilibre déclenché par l’extinction massive des poissons et l’extermination des baleines.Nous devons abolir l’exploitation commerciale de la faune marine. Les gens doivent arrêter de consommer du poisson. Certains verront dans cette déclaration une proposition radicale, mais elle est en réalité une condition de la conservation. Si nous continuons de piller brutalement la faune marine et la souiller, les océans vont mourir, et cela se produira prochainement.

lundi 21 juillet 2008

Corrida : snobisme, muflerie et sauvagerie






Michel Foucault disait de la torture qu'elle consiste à maintenir la vie dans la souffrance.

Mise à mort constituée en spectacle, la corrida n'est, aujourd'hui plus que jamais, qu'une commercialisation de la souffrance animale.

Il faut voir le scandale, pour les vicieux adeptes de cette distraction sanglante, provoqué par le refus du tueur Morante de la Puebla de s'exhiber dans l'arène de Roquetas de Mar (Almería) samedi 19 juillet au motif que sa rémunération allait être très réduite compte tenu de la faible assistance (moins de 500 connards).
Ce bouffon, il a dit : je ne viens pas, démerdez-vous, ya pas assez de monde, je ne fais pas mon beurre.

Business de la mort. Lynchage d'animaux affaiblis au préalable pour procurer des frissons à des peine à jouir. Plaisir frelaté pour impuissants.
La corrida s'adresse à des malades. Cela relève d'un érotisme morbide. Mais elle rapporte du pognon. Beaucoup de blé. La tradition tauromachique pue le fric mal gagné, le vomi et la tripe à l'air.

La corrida est l'esthétisation de la violence brute, disent les demeurés.
Définitivement, c'est la nudité des sentiments les plus vils qui se montre au regard de la civilisation.

dimanche 20 juillet 2008

Pour l'homme moral, la vie est sacrée en elle-même







"En secourant par exemple un insectequi se trouve menacé, je ne fais rien d'autre que d'essayer de restituer aux animaux dans leur ensemble un peu de la dette coupable, toujours renouvelée, que les hommes ont contractée envers eux."



Albert Schweitzer-La civilisation et l'éthique
(1875 -1965)
Médecin, théologien protestant et musicologue français
Prix Nobel de la paix 1954

samedi 19 juillet 2008

Corrida. Au menu de Salvador Barberán ce soir : émincé d'adducteur sur son lit de fibres musculaires et méli-mélo de veines.











Il venait d'avoir ses vingt ans
Il était con comme un balai
Fort comme une brute
C'était l'été évidemment
(d'après Dalida).



Salvador Barberán est un novice dans l'art de torturer sous le soleil d'été.
Né en février 1988, son impatience grandit et il veut enfin se débarrasser de son acné pour devenir un crétin furieux donnant la mort après avoir lacéré et épluché une pauvre bête frissonnante de douleur.

Vendredi 18 juillet à Valencia, avant qu'il ne rentre dans l'arène, le 4ème toro destiné à périr lui a demandé ce qu'il avait choisi comme menu.
Salvador n'a rien compris. Forcément, il ne pouvait pas renouer son lacet et réfléchir en même temps.
Bin, il a eu du steak haché par défaut (voir la photo de ce qui reste de sa cuisse droite).

Un coup de corne, deux trajectoires de 20 et 10 cm : tout a été balayé (moyen adducteur, couturier, aponévrose fémorale, veine saphène...).
Anesthésie générale et tout le tintoin puis direction l'hosto Casa de la salud.

J'espère qu'il ont réussi à congeler un peu de bidoche. Faut pas gâcher quand même...

vendredi 18 juillet 2008

On n'arrête pas l'inévitable évolution des êtres et des choses...






Ils sont pugnaces, nos amis espagnols. Combatifs. Manifester à Valencia, il faut le vouloir. C'est une ville taurine et fière de l'être.
Mais même si le combat s'annonce rude, ingrat, ils ne sont pas découragés.

Quand je vois ici ou là quelques signes de lassitude concernant les nobles mobilisations que nous conduisons contre la maltraitance animale et pour la reconnaissance de la dignité de l'animal, je renvoie aux premiers temps du féminisme, en France ou en Angleterre, au 19ème siècle.

Les rares femmes qui se sont élevées contre l'infériorité de leur statut social, ont osé vouloir améliorer leur place dans la société, ont été moquées, insultées, méprisées. Très minoritaires qu'elles étaient. Toutes puissantes par contre, étaient l'autorité patriarcale, l'emprise religieuse, la morale familiale.
Il fallait être courageuse pour clamer que le droit de vote des femmes ne servait à pas grand chose tant que ces dernières continuaient à dépendre entièrement du bon vouloir d'un homme pour vivre.
Il fallait être rebelle pour revendiquer le contrôle des naissances (ce qui a mené un certain nombre de femmes en prison), pour remettre en cause la maternité, convention écrasante et totalitaire.
Il ne fallait pas être avare d'efforts pour obtenir l'accès au travail (et sa juste rétribution), condition qui procure l'indépendance matérielle.

Toutes ces exigences sacrilèges devaient affaiblir l'édifice social de l'époque, répondait-on. L'attaquant à la base. Frappant son pilier : une morale de préjugés masculine fondant un ordre social vieilli, injuste et aigre.


On n'arrête pas l'inévitable évolution des êtres et des choses...

jeudi 17 juillet 2008

Montagnes de ciment où battent les coeurs des humbles animaux qu'on oublie






"Soyons subversifs.
Révoltons-nous contre l’ignorance, l’indifférence, la cruauté, qui d’ailleurs ne s’exercent si souvent contre l’homme parce qu’elles se sont fait la main sur les bêtes.Rappelons-nous, s’il faut toujours tout ramener à nous-mêmes, qu’il y aurait moins d’enfants martyrs s’il y avait moins d’animaux torturés, moins de wagons plombés amenant à la mort les victimes de quelconques dictatures, si nous n’avions pris l’habitude des fourgons où les bêtes agonisent sans nourriture et sans eau en attendant l’abattoir."


Marguerite Yourcenar
Qui sait si l’âme des bêtes va en bas?
« Le Temps, ce grand sculpteur » Paris, Gallimard, 1983.

"Enfumez-les comme des renards". Ordre de Bugeaud, Maréchal de France, alors gouverneur en Algérie française (1842), en lançant des représailles contre les populations de la région du Chélif.

"Tuer des êtres humains, c'est bien mieux que de tuer des lapins". Un soldat du régiment Washington lors de la conquête américaine des Philippines (1900).

"Ce ne sont plus des êtres humains. Ce sont des animaux". Joseph Goebbels, pendant la visite du ghetto de Lodz, au début de la guerre.

mercredi 16 juillet 2008

Corrida : l'afeitado au service de la comptabilité de la chair morte







Imagine que, complètement éperdu(e), après avoir pris un phénoménal coup de soleil sur la tronche, après avoir éclusé 3 boutanches de rosé de Provence, tu te trouves coincé(e) à table à côté d'un aficionado très proche de ta famille et que, bordel, tu songes : "j'ai chaud aux étiquettes, faut pas se fâcher, fais un effort, assure un peu, ya du monde et si je plombe l'ambiance...C'est mort pour l'après-midi et les siècles des siècles".


Et là, tu lui lances : " Dis-moi, mon con joli, l'afeitado, t'en penses quoi ?" " Le combat équitable entre l'animal et le torero, il est gravement vérolé au profit du sadique costumé, non ?"

Ne te fatigues pas pour lui rabâcher ta leçon sur l'afeitado, cet épointage des cornes, cette pratique qui consiste à scier à vif quelques centimètres des cornes pour affaiblir et rendre dingue de douleur le toro avant qu'il entre dans l'arène.

Ton interlocuteur te répondra, énervé, limite agressif : "l'afeitado ça n'existe plus. Manip' d'un autre âge. Basta. C'est désormais illégal. En vérité je te le dis, c'est la plaie de la corrida, beurck et beurck, il s'agit même d'une véritable perversion de l'art taurin puisqu'il en dénature complètement le sens. Dès lors que le toro est privé d'une partie de ses défenses naturelles, la corrida n'est plus qu'une parodie d'elle-même. Il lui manque ce qui en fait la substance: l'affrontement avec la mort."

Bon, il a picolé plus que toi et tu hésites donc à dégueuler sur la nappe. En plus, il n'est pas fini. Tu sais qu'il a loupé le programme essorage.
Poli(e) et indulgent(e), tu rétorques : "ouais, t'as raison, c'est comme le dopage dans le cyclisme et notamment dans le Tour de France ! C'est terminé tout ça, hé hé hé."
Erreur ! Il ne faut jamais contrarier un aficionado avec ce sujet de l'afeitado sinon il pète un câble.
Surtout si tu lui racontes ça.

Ce mardi 15 juillet 2008, le tribunal adminisratif d'appel de Huesca (Aragón, Espagne) a confirmé la décision, en première instance, de condamner l'élevage González Sánchez-Dalp pour manipulation frauduleuse des cornes d'un toro exécuté dans l'arène de cette même ville le 11 août 2006.
Le montantde l'amende (8000 euros), on s'en cogne.

Demeure le fait que tu sais pourquoi, à ta grande stupéfaction, le combat entre un artiste de la mort, aidé par son équipe de banderilleros et un pauvre toro mutilé tourne toujours à l'avantage de ce charlatan du vice après que la bestiole ait connu un calvaire innommable sur le sable ocre d'une arène.

PS : l'élevage María José Barral a également été sanctionné pour les mêmes raisons. Le tueur El Juli, le 10 août 2006, s'était facilement débarrassé de son toro. On sait pourquoi. Les professionnels du martyre ont des cadences à respecter. La jouissance des primitifs a ses raisons...

mardi 15 juillet 2008

Dax, belle comme du sang caillé...






Lundi 14 juillet à 20h55 sur France3 : jeux, glissades, chutes, grosse rigolade, ce n'est pas original, depuis le temps que ça dure, c'est Intervilles, émission présentée par J.Lepers et N.Simon.

Dax contre Anglet.

Et là, ça devient nettement moins rigolo. Les embarras qui peuvent être amusants de ces anonymes en piste pour la victoire de leur commune sont encadrés par des commentaires à la gloire de la tauromachie et de Dax, ville de traditions gerbantes.

Ou plutôt.

Dax, accueillante comme la mort. Dax en été, douce comme une banderille. Dax, en juillet et en août, haut-lieu d'avanies et d'agonies. Pour un tourisme désespérant, visitez Dax. Découverte de méfaits. Arènes brûlantes et chambres froides.


"La cruauté envers les bêtes est la violation d'un devoir de l'homme envers lui-même".
Emmanuel Kant. 1724-1804

lundi 14 juillet 2008

Corrida : El Fundi gagne une tringle à rideaux et Alejandro Amaya passe à la radio...







Des aficionados égarés sur ce blog m'ont maintes fois demandé ce qui motivait mon obstination à relever si gaillardement, parfois avec griserie, les coups de cornes délivrés par de pauvres toros à ces sordides charognes que sont les matadors.

C'est parce que dans ma vie, j'ai trop senti, trop écouté, trop admis et pas assez haï .

Mais enfin, ce sont des hommes, des êtres humains, comme toi et moi, répondent-ils !

Non...Ce sont des petites frappes qui sirotent le sang de bestioles amoindries, des canailles psychopathes, des zéros sociaux adorateurs de viscères, des larbins du mal indifférents à toute pitié.

Et ceux qui les admirent font partie de ce troupeau de truands marchant au nom du déclin, de la bassesse morale, jamais assez gavés de sang et d'agonies.

Je ne suis pas de cette humanité là, de celle qui recherche l'euphorie dans l'intolérable et la douleur.
Que ces tueurs déshérités intellectuellement et affectivement finissent poinçonnés, découpés, taillés, ce n'est que faible justice par rapport aux supplices qu'ils infligent.
Cette lie arrogante, qui sautille devant un animal esquinté, qui profite d'une misérable supériorité, qui se dandine devant sa victime sécrétant tant de souffrance, qu'elle crève la gueule ouverte.

Fêtes de San Fermín. Pamplona. Un interminable calvaire. Une semaine sculptée dans de la chair sanguinolente.Entre encierros (lâchers de toros dans les rues) et corridas, c'est la cadence infernale pour les cons alcoolisés.
Dimanche 13 juillet, José Pedro Prados 'El Fundi' se préparait à tuer son 4ème toro de l'après-midi.
L'animal lui a décoché un sérieux coup de boule dans le fondement. Dans le derche, si tu préfères. Ou dans le prosibus.
Une douzaine de centimètres dans le cul de cette gale atrophiée du bulbe.

Ce même jour dans l'arène de Las Navas del Marqués (Ávila), c'est le tueur méxicain Alejandro Amaya qui a dérouillé un magnifique coup de corne dans le haut de la cuisse droite avec un sympathique traumatisme thoracique (compte-tenu du vol plané qu'il a effectué, fallait bien ça!).

dimanche 13 juillet 2008

Benavente serait-elle la commune la plus rétrograde, la plus vile de l'Espagne ?











Nous avons en Espagne des voisins monstrueux, qui en sont restés au 15ème siècle, abrutis épais baignant dans le catholicisme le plus rétrograde.
Cette espagne 'noire', qui suit à la lettre l'invitation du Dieu tout puissant : " Soyez la terreur des êtres vivants -Genèse IX 2" reste accrochée à des traditions barbares parfaitement légitimées par la religion catholique, traditions qui sont une honte dans l'Europe qui se construit.

La communauté européenne aura du mal à éradiquer ces manifestations sanguinaires, ces fêtes répugnantes, ces délires festifs atrocement cons.

Regarde la ville de Benavente, dans la province de Zamora, qui demande que sa fête pluri-séculaire du toro encordé soit désormais reconnue comme une fête d'intérêt touristique national et non plus local.

Cette tradition associée à la Fête-Dieu consiste à attacher un toro avec une corde et à le traîner toute la journée dans les rues de la commune.
Entouré d'une meute saoule et hurlante, l'animal est moqué, maltraité, serré pendant des heures et des heures jusqu'à sa mise à mort.

Cette année, au tout début des réjouissances, la corde a cédé et Manzanero, le pauvre toro, s'est trouvé libre de foncer dans le tas de ces fumiers. Il en a chopé pas mal, une bonne trentaine (il y a des vidéos qui circulent un peu partout sur l'incident, notamment ici http://www.truveo.com/Toro-Enmaromado-2008-Salida-a-pie-de-calle/id/1314051664).
Il n'a pas réussi à en crever un mais il a fait son boulot quand même. Epuisé, il a été repris, attaché à nouveau et remis dans son enclos.

Mais plus question de repartir pour un tour. Manzanero ne voulait plus prêter son concours à cette persécution ludique.
Le comité des fêtes était bien emmerdé. Les blessés avaient été évacués, la foule attendait impatiemment la suite.
Ces cinglés ont décidé de le traîner de force. Vers 21 heures, voyant qu'il ne tenait plus debout, ils l'ont achevé d'un coup de poignard dans la nuque (le puntillo, qui sert bien sûr à tuer le toro dans l'arène).

Les élus de Benavente sont très fiers de leur saloperie de fête et c'est pour ça qu'ils souhaitent en faire un évènement touristique d'intérêt national.
Toutefois, leur connerie étant quelque peu connectée aux impératifs de notre siècle, ils se sont dit qu'ils pouvaient gratter au passage des subventions grassouillettes.


samedi 12 juillet 2008

Chats et chiens abandonnés : le fléau de l’été







Le réconfort de l'été, des vacances, ce n'est pas pour tout le monde. Demande à un bénévole de refuge, il t'en parlera bien mieux que moi.En attendant, je te donne à lire ce texte admirable de Cavanna, que tu connais peut-être déjà (je parle du texte bien sûr).


«Ecoutez. Le tuer, j'ai pas le courage. Alors, je vous l'amène. Vous, vous les tuez pas. Vous les sauvez. Un refuge, c'est fait pour ça, pour les sauver. Alors bon, le voilà ! C'est à prendre ou à laisser. Si vous n'en voulez pas, j'irais le perdre dans les bois. Je l'attacherais à un arbre, pour ne pas qu'il me coure derrière, vous savez comment ils sont, paraît qu'il y en a qui ont retrouvé leur maison après des centaines de kilomètres, alors vaut mieux l'attacher et puis se sauver, pas l'entendre crier, c'est trop triste, on n'est pas des bêtes !

Bon, vous le prenez, ou vous le prenez pas ? Faut vous décider, j'ai pas que ça à faire, on n'a pas encore fini les bagages.»


Évidemment, il ou elle le prend.
Quoi faire d'autre ?

Le bon salaud le sait bien. Quand on gère un refuge pour animaux, c'est qu'on a le coeur tendre, qu'on ne peut absolument pas supporter l'idée qu'une bête souffre, soit abandonnée, perdue, vouée à la piqûre, fatale, ou pis, aux pourvoyeurs des laboratoires.


Les pseudos-amis des bêtes qui, lorsque le chien ne veut plus chasser, ou bien est devenu trop vieux, ou bien a osé donner un coup de dent au sale môme qui le harcèle, ou lorsque le mignon chaton offert pour Noël est devenu au 14 juillet, un gros matou qui a son caractère et ne veut plus jouer les nounours en peluche, ou encore lorsque "ces gentils compagnons" se mettent à être malades et coûtent "les yeux de la tête" en visites au véto, ces salopards délicats qui décident de les supprimer mais n'ont pas le courage de faire le vilain geste qui tue vont les déposer à la porte du refuge (variantes : ils les jettent par-dessus le grillage, ils enferment dans une boite en carton la chatte miaulant et ses petits...) comme on déposait jadis les nouveaux nés non désirés à la porte des couvents.


Fonder un refuge pour animaux est la pire façon de s'empoisonner la vie. Non seulement cela ne peut pas rapporter d'argent (les abandonneurs ne laissent jamais de quoi acheter un peu de bouffe, cela ne leur vient même pas à l'idée), mais c'est un gouffre financier.


Fonder un refuge ne peut être qu'une action bénévole et précaire, un élan de révolte contre l'indifférence générale devant l'omniprésence de la misère animale.C'est le fait d'âmes sensibles qui mettent sur le même plan toute souffrance, toute angoisse, humaine ou non humaine.


La plupart du temps, dans le cas des petits refuges, il s'agit de gens à faibles ressources qui s'épuisent à mener un combat sans fin comme sans espoir, mais qui ne pourraient pas ne pas le mener. Ils sont parfois aidés par de maigres subventions (dans le meilleur des cas), par la générosité de quelques adhérents, mais en général abandonnés à leurs seules ressources personnelles.Un refuge est vite submergé.


Là comme ailleurs, la mode imposée par les éleveurs et la publicité des fabricants d'aliments ont stimulé une frénésie d'achat dont les conséquences sont la versatilité du public et la cupidité des éleveurs et des marchands. La "rentabilité" exige qu'une femelle d'une race "vendeuse" ponde et ponde jusqu'à en crever.

On achète par caprice, le caprice passé on est bien emmerdé, et comme on n'est pas des tueurs on se débarrasse, au plus proche refuge.Et là, c'est le chantage cynique de tout à l'heure : "Vous le prenez ou je vais le perdre".
C'est exactement le coup de l'otage à qui le malfrat a mis le couteau sur la carotide : "Vous me la donnez la caisse ou je l'égorge."On ne sait pas assez, même chez ceux qui considèrent l'animal comme un être vivant et souffrant à part entière (je n'aime pas dire "amis des bêtes"), quelle terrible et décourageante corvée est la gestion d'un refuge quand on dispose de peu de moyens.

Pour un animal placé à grand-peine, il en arrive dix, vingt, cent ! Cela vous dévore la vie, vous écrase sous une conviction d'inéluctable impuissance. Beaucoup de petits refuges de province luttent envers et contre tous, ignorés, méprisés, abandonnés à leurs seules ressources, et, cela va de soi, en butte aux sarcasmes des imbéciles et aux froncements de sourcils des vertueux qui jugent bien futile de s'occuper d'animaux alors qu'il y a tant de détresses humaines...


Et quand l'apôtre qui a englouti sa vie dans un refuge meurt ou devient impotent, que deviennent les bêtes ?Pardi, l'euthanasie en masse par les services de l'hygiène publique, pas fâchés d'être débarrassés. Savez-vous que, si vous possédez plus de 9 chiens, vous devenez de ce seul fait "refuge" et devez déclarer la chose à votre mairie et à la D.S.V. (Direction des Services Vétérinaires) ?


A partir de là, vous serez soumis aux inspections d'usage concernant les règles d'hygiène, de sécurité, etc.En somme le bénévolat est pénalisé. Tout se passe comme si la seule voie "normale" était l'euthanasie systématique, le sauvetage étant considéré comme anormal, suspect et fortement découragé.


Il faut que l'animal cesse d'être considéré comme un objet, un bien "meuble" qu'on achète, qu'on vend, qu'on cède, avec à peine quelques restrictions concernant les "mauvais traitements", d'ailleurs bien légèrement punis.Il faut que la survenue d'un animal dans un foyer soit aussi grave, aussi importante, aussi contraignante que la naissance d'un enfant.C'est le formidable et trop prévu nombre d'abandons liés aux départs en vacances qui m'a mordu au cul.

Savez-vous qu'ils font la queue aux portes des refuges, les enfoirés, avant d'aller faire bronzer leurs gueules de sales cons ? "Avec la planche à voile sur le toit de la voiture" m'a-t-on confié.Que leurs têtes, à ces sous-merdes, volent haut dans l'air, propulsées par les pales tranchantes des hélices du hors-bord, pêle-mêle avec celles des toréadors et des aficionados !

PS : Vous qui les aimez, faites les STÉRILISER ! Les laisser proliférer est criminel : ce sont ces portées innombrables qui fournissent la matière première des vivisecteurs et condamnent les refuges au naufrage.

François Cavanna


Ce texte a été publié sur la liste fr.groups.yahoo.com/group/vegetarien_fr

vendredi 11 juillet 2008

Ce qu'il y a de bien dans ce parc animalier, ce sont les bateaux tamponneurs et le mini golf






Quand tu visites le parc d'attraction animalier Cigoland à Kintzheim (centre Alsace), tu es frappé par l'amour que les proprios doivent porter aux animaux : bateaux tamponneurs, mini golf, toboggans, circuit de voitures électriques, monorail, petit train de visite etc.

Ah oui...Il y a aussi des animaux, comme des chimpanzés, des chats, des chiens et des reptiles. Mais ils sont utilisés par le cirque des Joubinos, troupe intégrée au parc.

De façon tout à fait annexe, il y a des cigognes (d'où l'intitulé du parc), des émeus, des poneys, des lamas...
Quand je dis que ces animaux sont accessoires, qu'ils n'ont, intrinséquement aucune valeur, cela ne veut pas dire que leur présence est accessoire. Bien au contraire.
C'est même le coeur du concept. La présence de bestioles toutes mignonnes et notamment de la cigogne est obligatoire pour faire venir pleins de familles, pleins de gosses et pleins de bons gros sous.

Crois-tu que les visiteurs auraient ce regard patient, intéressé, vers ces animaux, regard qui leur ferait comprendre très vite, d'ailleurs, qu'il n'y a que désarroi, misère, ennui et absence d'insousciance sauvage ?

Non. Passée la curiosité factice, il ne restera que l'indifférence au sort de ces animaux, considérés comme des sujets d'amusement, de distraction, collection montée à la va-vite par un particulier en 1974 pour se faire de la tune sans trop de contraintes.

Cigoland est un complexe de loisirs, avec hôtel et restaurant. L'animal sert de prétexte pour attirer les groupes scolaires, les familles, le client.

Cigoland fait l'objet d'une plainte déposée par la Société de protection des animaux (SPA) de Lièpvre et l'association Arche de Noé d'Ernolsheim-sur-Bruche pour 'cruauté envers les animaux' et 'non respect des règles de transport'.

Le 26 juin lors d'un contrôle routier à quelques centaines de mètres du parc Cigoland, les gendarmes ont découvert dans une camionnette conduite par deux employés du parc plus de 40 000 poussins entassés dans 75 sacs poubelles.
Ces poussins étaient destinés à servir de nourriture aux cigognes. Les oisillons étaient tous morts asphyxiés.Dans des cartons se trouvaient une centaine de poussins vivants qui étaient affectés eux à l'alimentation des reptiles du cirque en résidence à Cigoland.

D'après les infos, pour nourrir ses cigognes, le parc a besoin d’un approvisionnement d’une tonne de poussins par mois.
La gendarmerie de Sélestat mène actuellement une enquête préliminaire pour transport et abattage d’animaux non conformes au règlement sanitaire.

jeudi 10 juillet 2008

Sébastien Castella s'est fait épiler le maillot intégralement à Pamplona




Pamplona . Pampelune ? Comment écrire le nom de cette ville à la con qui rassemble, début juillet, des milliers de tarés alcoolisés munis d'un neurone très dégradé ?

Laisse pisser le mérinos...Plutôt que de s'occuper de cette localité située en royaume de Navarre et gna gna gna, célèbre (pas le royaume, la localité) pour sa fête de San Fermín (sadisme festif, mouvements de foule grotesques, hystérie perverse mais bien arrosée car collective), portons attention à Sébastien Castella, tueur français qui s'était fait découper à la corne il y a à peine une petite quinzaine de jours à Algeciras.

Encore dans le pâté, Sébastien le vicieux a tenu néanmoins à honorer l'arène de Pamplona (ou Pampelune) de sa présence.

Son 5ème toro, mercredi 09 juillet 2008 dans l'après-midi, lui a enlevé ce qui restait de ses couilles.

Oui Madame, oui Monsieur... Sébastien Castella est désormais aussi bien pourvu en testicules qu'une mouche.
Le coup de corne a touché ce que, pudiquement, la presse taurine spécialisée appelle scrotum.

Examine la photo avec soin si tu as un doute.

mercredi 9 juillet 2008

La neutralité aide l'oppresseur, jamais la victime






John Maxwell Coetzee, né au Cap (Afrique du Sud) en 1940 a reçu le Booker Prize (l'un des plus importants prix remis aujourd'hui) en 1983 et en 1999, le Fémina étranger en 1985, le Jerusalem Prize en 1987, le Commonwealth Literary Award en 2000 et le prix Nobel de littérature en 2003.

'The lives of animals' est paru en 1999.

L'industrialisation de l'abattage des animaux de rente est au centre de ce récit. C'est à dire que la façon dont on traite ces animaux, créatures vivantes, sensibles, dans les industries de l'élevage, de la transformation puis du massacre à grande échelle conduit à faire des parallèles effroyables avec la Shoah, c'est à dire l'utilisation 'efficace' et 'rentable' des corps après brutalisation terrible et meurtres de masse.

Voici ce que J-M Coetzee dit :
"Permettez-moi de le dire ouvertement : nous sommes entourés par une entreprise de dégradation, de cruauté et de meurtre qui surpasse tout ce que dont le troisième Reich fut capable, dans la mesure où notre entreprise est sans fin, qu'elle s'autogénère, qu'elle fait venir sans cesse des lapins, des volailles, du bétail au monde dans le seul but de les tuer".

Ce livre n'a pas été traduit en français. Pas encore.

Combien de temps faudra-t-il pour prendre conscience que le massacre industrialisé des animaux et celui des personnes, amérindiens, arméniens, juifs, tutsis, hier, sont entremêlés ?

Je sais, ce n'est pas très joyeux, tout ça; mais j'ai relu aujourd'hui une nouvelle d'Isaac Bashevis Singer (1904-1991), écrivain juif (yiddish plus exactement), prix Nobel de littérature lui aussi en 1978 et où on peut lire ceci :
"
[...] Pour ces créatures (les animaux), tous les humains sont des Nazis".In his thoughts, Herman spoke a eulogy for the mouse who had shared a portion of her life with him and who,
because of him, had left this earth. "What do they know--all these scholars, all these philosophers, all
the leaders of the world--about such as you? They have convinced themselves that man, the worst transgressor of all the species, is the crown of creation.All other creatures were created merely to provide him with food, pelts, to be tormented, exterminated.In relation to them, all people are Nazis; for the animals it is an eternal Treblinka.

Isaac Bashevis Singer, "The Letter Writer"

mardi 8 juillet 2008

L'europe ne sera plus complice du carnage insoutenable qui se déroule en deçà des falaises du Labrador





Ce fut très long et ardu mais on y est presque.C'est Brigitte qui doit être contente...30 ans d'indignation, de colère...

Le commissaire européen à l'environnement, Stavros Dimas, a annoncé en fin de semaine dernière qu'il proposera bientôt à la Commission européenne d'adopter une résolution demandant aux Etats-membres de l’UE d’interdire l’importation des produits issus de la chasse aux phoques (peaux, graisses etc).
La France, qui préside l'UE, a précisé qu'elle apportera son soutien à ce règlement.

L'été dernier, peut-être t'en souviens-tu, une très large majorité de députés européens avait voté une déclaration écrite invitant l'institution à agir dans ce sens.
Le gouvernement canadien a tout fait pour éviter cette issue. Il ne restera, pour lui, s'il veut rester crédible, qu'à mettre en pratique les mesures de rétorsion commerciales qu'il avait envisagé en représailles.

Comment vais-je faire pour me passer des 30 kg de sirop d'érable que je consomme annuellement ?

lundi 7 juillet 2008

Corrida : Juan de Pura a bobo à son bidon



Ah! C'est rudement beau ! Ah ! Comme c'est finement joué ! La tête-de-noeud costumée en a pris plein la boyasse.
Sa soirée dans l'arène de Las Ventas à Madrid (oui, il y a aussi des corridas à ces heures crépusculaires) a été pour le moins tonique et animée.

Une soirée dont il se rappelera longtemps, avec cette atmopshère si capiteuse, ces odeurs de sang, de merde, ces exclamations de trouille, ces plaintes, ces râles de douleur.

Lui, c'est Juan Jorge Viejo 'Juan de Pura'. Il est banderillero dans l'équipe du tueur Salvador Barberán.
Hier dimanche 06 juillet, il a goûté 30 cm de corne dans le bas-ventre. C'est la longueur d'un beau concombre.

C'est d'abord rentré par le haut de la cuisse droite puis, au fond du couloir à gauche, ça a sectionné le muscle recto-urétral et c'est monté à l'étage en bousillant le péritoine (poil au chanoine).

La corne hardie a eu l'extrême obligeance de s'arrêter au seuil de la cavité abdominale.
Ce triste sire a donc visité la nuit les locaux de la clinique de la Fraternité, tuméfié des entrailles.

dimanche 6 juillet 2008

Qu'il y a-t-il de plus con qu'un chasseur ? Deux chasseurs !






Tu veux que je t'en raconte une bien bonne ?

C'est l'histoire de la reconduction d'une collaboration entre le Crédit Agricole (et ses Caisses régionales) et la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) visant à restaurer la biodiversité (jachères fleuries, maintien de zones humides, réimplantations de haies etc) dans le cadre des pratiques agricoles conventionnelles.

C'est un partenariat qui tombe sous le sens; pas révolutionnaire mais pragmatique, qui doit permettre, au travers notamment du soin nouveau apporté à certains espaces cultivés, un rééquilibrage de la biodiversité.
Mais voilà...Les gros cons de viandards sont fous de rage.

Charles-Henri de Ponchalon, président de la Fédération nationale des chasseurs a demandé à sa secrétaire de taper une bafouille (datée du 12 juin) et de l'adresser aux 60 fédérations départementales.
Charlot, c'est le taulier et quand le taulier s'énerve, ça part dans tous les sens.
Il demande ni plus ni moins à ses subalternes locaux de boycotter les Caisses régionales et de fermer, en l'occurence, tous les comptes que les fédés de chasse détiennent dans les agences du C.A.

Au motif que, je cite : "La banque des ruraux pactise avec l'un de nos farouches opposants".
Charlot, il avait dû faire un bon déjeuner bien arrosé au picrate au préalable car il a lâché la vanne qui tue :" Décidément le bon sens n'est plus près de chez soi".
A partir de là, c'est parti en vrille. Certaines fédérations de tueurs de l'aube, notamment celle de Lozère (le président s'appelle Serge Suau) étaient quasiment disposées à monter sur la capitale pour faire cesser cette horreur et pendre si possible quelques 'bobos parisiens' si l'occasion se présentait.

Inutile de te dire que le patron du Crédit Agricole rame comme un fou pour récupérer le truc et éviter que les massacreurs du dimanche ne retirent leur monnaie de la banque.
La LPO, par la voix d'Allain Bougrain-Dubourg, a suspendu de facto sa participation à la table ronde sur la chasse présidée par le député J.Bignon.

De toute façon, cette table ronde c'est de la bouse. Rien à y gagner, tout à perdre.
La réaction des chasseurs est certes une réaction d'assiégés mais aussi et surtout, c'est le fait de mecs cons comme des balais, crétins comme pas deux et incapables de sentir les évolutions du moment.

Moi je dis : qu'ils crèvent !

vendredi 4 juillet 2008

Danse avec les poules ! Ou la vie singulière d' Emma McKay






A Norwich (Norfolk, Angleterre), pour des centaines de poules pondeuses, il y a un avant et un après dans leur vie.

Avant, c'est la détention en batterie, dans des conditions effroyables, pattes sur un support grillagé, pour pondre et pondre et pondre en attendant la 'réforme', triste euphémisme qui signifie le transport vers l'abattoir.
Cette issue fatale intervient après une année de production intensive.

Après, c'est de pouvoir voir, pour la première fois depuis leur naissance, le soleil, c'est d'avoir la possibilité d'agiter les ailes, c'est le plaisir de se percher et de gratter un sol bien feme.En définitive, d'avoir une vie normale de poule.

Les poules qui ont la chance de connaître cet après, elles la doivent à Emma McKay, femme de 37 ans, 3 enfants, un mari, Julian.

Depuis 3 ans, environ une fois par mois, Emma est prévenue par le propriétaire d'un élevage industriel de la région, colossale unité de machines à pondre (40000 volatiles), d'un envoi immiment de poules 'réformées' vers l'abattoir.
Elle part aussitôt avec quelques proches à bord de son véhicule utilitaire pour en ramener le plus possible et, à l'aide d'une centrale de coordination, les dirige vers des familles d'accueil purement volontaires.

Ce samedi là, Emma en a sauvé plusieurs centaines ! Dans son jardin, en permanence, 300 poules attendent d'être adoptées.
Ce samedi là, la queue des personnes qui se sont proposées pour repartir avec une ou plusieurs poules réchappées de l'enfer s'étale du pas de la porte de la maison d'Emma McKay jusque dans la rue.
L'émotion est palpable, l'agitation augmente au fur et à mesure que les têtes aperçoivent, derrière le muret du jardin, les bestioles s'ébrouant, un peu hagardes et assurément dans un sale état.

L'attente est telle que les gens ont largement le temps de chercher un petit nom pour la future adoptée.
Emma en est malade, à chaque fois, de ne pas pouvoir sauver toutes les poules qui sont destinées à l'abattoir. Son travail a un côté 'Liste de Schindler', dit-elle mais elle se force à ne penser qu'aux animaux 'élus'.

Emma n'en veut pas au propriétaire de cet élevage concentrationnaire. Il fait partie d'un système dont la clé de voute est le consommateur lambda, celui qui consomme et mange des gâteaux, des crêpes, des brioches, des pâtes, de la mayonnaise, tous ces produits fabriqués avec des oeufs de poules élevées en batterie.
Emma sauve des poules mais tout le monde, à son niveau, même modeste, peut en faire autant en veillant à acheter des produits élaborés avec des oeufs de poules élevées en libre parcours ou selon des normes biologiques.

Ce qui est curieux, c'est que les volailles secourues et rendues à une existence digne et entourée de bienveillance, voire d'affection, se remettent vite de leurs épreuves et redeviennent les poules pondeuses généreuses en oeufs qu'elles étaient alors.

J'allais oublier... Emma, en dehors de cet investissement, travaille. Elle a un métier. Elle est infirmière en milieu hospitalier.
Tu imagines les bonnes journées que ça lui fait ?
Au titre de cette activité bénévole, Emma est donc coordinatrice régionale d'une fondation créée il y a 5 ans par Jane Howorth qui, appuyée par un réseau de correspondants, se consacre au secours, au placement des poules pondeuses et bien sûr à la sensibilisation au problème de l'élevage en batterie.

Cette association s'appelle la Battery Hen Welfare Trust.
A l'heure où j'écris ces lignes, ce sont 88755 poules qui ont été déposées chez des particuliers charmants.
Oui, tu as bien lu ! 88755 bestioles plus ou moins déplumées, plus ou moins abîmées, qui ont été sauvées de l'abattoir.

Le site :
www.bhwt.org.uk

Tu y trouveras des photos délicieuses, des possibilités de soutien, des infos et une inscription à la newsletter.

mercredi 2 juillet 2008

Alors, Manuel González "Montoyita", tu arrêtes la corrida ? Non, ça me ferait mal au ventre !





Je suis sincèrement navré mais je vais devoir filtrer l'accès à ce billet.
Car c'est réservé aux coeurs bien accrochés. Je te prie de me croire, ce n'est pas de la petite bière, ce qui va suivre.

Le toro a fait un carton. Y'en a partout sur les murs.

Par conséquent, à moins que tu ne sois chirurgien ou gastro-entérologue, tu es obligé de répondre à la question suivante :
- J'accepte, en connaissant les risques inhérents à ce type de lecture, de poursuivre plus avant car ce blog, foutredieu, c'est trop de la balle, je le kiffe à donf, trous de nez face aux vents dominants : OUI NON

Si tu as répondu non, bonsoir Clara, passe un bon été et à la revoyure.
Si tu as eu de l'audace, en voiture Simone...

Manuel González "Montoyita" est un apprenti matador qui pensait se la couler douce, dimanche 29 juin, dans l'arène de México.
Son 6ème toro a eu l'idée de lui pourrir l'après-midi dans les grandes largeurs.

Un coup de boule phénoménal qui l'a gaulé à l'aine. La corne est entré comme dans de la margarine selon une trajectoire ascendante.

Au début, c'est la cavité abdominale qui a apprécié, sur 20 cm. Tissus, chairs et muscles, tout a été emporté.
Ensuite, c'est le péritoine qui a appelé au secours. Puis le gros intestin. Enfin, le rein droit. La plaie s'est arrêtée au niveau de l'estomac.
Oui, ce ne sont pas 20, pas 25, pas 30 mais 40 cm de bidoche concassée qui ont cédé devant la corne.
Quasiment un demi-mètre !
C'est pas fini ! Le coup de tête de l'animal a créé une deuxième plaie de 30 cm de longueur, touchant l'extrémité inférieure du ...foie.


Il paraît que le corps médical de l'hosto est tracassé.

mardi 1 juillet 2008

Car cette boucherie est de celles dont on ne peut supporter la vue









PIN-PON...PIN-PON

Mais tu n'as honte de rien, Emilio ! Quelle tenue, en ce si beau jour ! Quelle façon déplorable de se comporter, quel manque de savoir-vivre...

Emilio de Justo, c'était un tueur novice. Il devait passer par une sorte de communion solennelle pour bénéficier du statut de matador. Et ça se passe obligatoirement à Madrid. Si un novillero fait sa 1ère communion sanglante dans un autre bled, il doit impérativement la confirmer dans l'arène de Las Ventas. C'est comme ça et à la limite, on s'en tape.

Cet après-midi du dimanche 29 juin, sa cérémonie à la noix a tourné en eau de boudin. Le toro a gâché la fête.
Un bon coup de corne des familles dans la patte droite a corrigé le sinistre pantin.
Un tout petit livre (58 pages, 9,50 €) très estimable écrit par un bonhomme remarquable.
Ernest Coeurderoy (1825-1862) fut un militant révolutionnaire (et un écrivain) précurseur de l'anarchisme. Proscrit, pourchassé, condamné par contumace, exilé, il a donc vécu pas mal d'années à l'étranger et notamment en Espagne.
Et dans ce pays, il a pu constater, avec effarement, quelle était la distraction préférée d'une majorité d'espagnols.

Il en a sorti un livre, d'une grande beauté littéraire.
Ernest Coeurderoy oeuvrait, de façon radicale mais à sa manière, pour l'émancipation morale et matérielle de l'humanité. Il l'a payé très cher.

Son interpellation sur ce divertissement lâche et sanguinaire n'en est que plus poignante.

"On ne peut bien observer le génie d’un peuple que dans les grandes manifestations de sa vie publique. En France, il faut voir une révolution ; en Suisse, une fête civique ; en Angleterre, une course au clocher ; en Italie, les musées et les théâtres remplis de foule ; en Espagne, la corrida de toros."