mardi 19 août 2008

Greyhound business : quelle vie de chien !















Toujours plus vite. Pour plus de fric.
Toujours plus vite. Et finir au fond de l'eau, une pierre accrochée au cou.

Les courses de lévriers en Angleterre (mais aussi aux Etats-Unis et en Australie) sont une institution, une tradition dirait-on chez nous dans le midi.
Elles partagent avec la chasse et la corrida le même mépris pour l'animal.
D'ailleurs, cette distraction ou ce sport, comme on veut, tire son origine de la chasse au lièvre avec meute pratiquée par l'aristocratie.
Les courses de chiens font appel à des qualités de vitesse réservées, au travers de sélections génétiques, à des chiens de chasse, ces fameux greyhounds.

Les lévriers sont élevés à la dure pour courir le plus vite possible après un leurre dans une arène, le cynodrome.
Les spectateurs hurlent, s'agitent, mangent des frites, picolent et crient leur joie quand leurs favoris terminent premiers.
Comme dans les courses hippiques, il y a des paris (3 milliards de livres en 2007). Les courses de lévriers demeurent le troisième sport national après le foot et l'hippisme.
Mais à la différence de cette dernière discipline, le sort destiné aux chiens mal classés ou en fin de vie professionnelle est tragique.

La carrière d'un lévrier de course dure de 3 à 5 ans.
On estime à 5500 le nombre de bestioles élevées chaque année pour être mises sur le circuit.
L'espérance de vie d'un chien greyhound tourne autour de 10 ans (en raison de son épuisement physique).
10000 chiens sont mis à la retraite chaque année.

Tu as bien retenu ces chiffres ? Maintenant, tu te poses la question suivante : où vont tous ces toutous après leur existence de coureurs professionnels ? Car il leur reste bien 6 ou 7 ans à vivre, pour profiter un peu des bienfaits des caresses, des promenades en forêt...

Ils vont finir sur les paillasses des laboratoires de recherche médicale.Ou alors, leurs propriétaires leur collent une balle dans la tête, quand ce n'est pas être jetés à la flotte avec une pierre autour du coup.
Et bien évidemment , ils sont abandonnés, les oreilles mutilées pour empêcher toute identification grâce au tatouage.

Ce sont effectivement presque 12000 lévriers qui ‘disparaissent' annuellement, comme ‘évaporés'.
Seuls 30% des chiens réformés sont placés dans des familles d'accueil.
Le reste ? Disparu !

Maltraités, battus, affamés (pour ne pas prendre de poids), les chiens qui n'ont pas la chance de trouver un nouveau maître compatissant achèvent ainsi leur triste vie.

Et je ne te parle pas des animaux qui ne courent pas assez vite, de ces cancres de la compétition, qui partent directement chez le vivisecteur.
Et je ne te parle pas des quelques 500 lévriers qui, chaque année, ne terminent pas les courses car trop esquintés.Des vétos complaisants, payés par le British Greyhound Racing Board, l'organisme professionnel, se chargent de mettre fin à leurs jours.

Courir pour quoi ? Pour qui ?


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