samedi 23 août 2008

Dis maman, c'est quoi la différence entre le sadisme et la cruauté ?

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Je vais te raconter une histoire.

Tout est vrai, jusqu'aux noms et lieux.

En conclusion, si tu le veux, je t'infligerai un (très) court propos sur un stade du développement psychologique infantile, ce que les spécialistes appellent le sadisme anal. Tu n'es pas obligé(e) de tout lire.
Cette histoire se suffit à elle-même, elle est source de réflexion, de perplexité bien sûr. Ce que je te propose, c'est en quelque sorte du bonus.

Canada. Québec.Grand Lac Saint François (Thetford Mines). Août 2008.

Comme tous les ans, ils s'apprêtaient à renouveler la tradition. Celle du Thetford chicken massacre.

Combien d'invités (triés sur le volet) cette fois ci ? 80 ? 105 ? On verra bien, le succès sera de toute façon au rendez-vous.
La date du 31 avait été choisie.

Encore du fun, une bonne partie de rigolade en perspective, top délire, le fric mis en jeu apparaissant somme toute comme accessoire.

De quoi s'agit-il ?

Il faut tracer un damier sur l'herbe (ou le sol). Chaque carré du damier est vendu aux enchères. Chaque invité est donc propriétaire d'un carré. La cagnotte ainsi réunie ira au vainqueur d'un curieux loto.

Trois poulets (ou des dindes) sont amenés. On leur coupe le cou avec une hache sur un billot.
Les bestioles décapitées sont jetées sur le damier et s'agitent, tressaillent, corps grotesques, pour expirer enfin sur l'une des cases de la figure maudite.
L'acheteur de cette case ramasse la mise.

Ce sont les 3 fils d'un médecin, le docteur Gaston Dorval, qui ont eu l'idée de cette fête. Car après cette loterie, c'est beuverie et compagnie.

Cette année, quelques associations de protection animale (dont PETA) ont réussi à faire interdire cette sauterie ignoble.

Le très jeune enfant un est 'inconscient vivant'. Il cherche à imposer sa vie. Pour ce faire, il laisse aller ses instincts.
Tout le monde est passé par là. Toi, moi.
La pulsion qui le dirige le plus fortement, c'est la pulsion d'emprise. Pour assurer son équilibre, son plaisir, il doit posséder, contrôler. En saisissant de force si besoin est, en cassant si ça lui fait du bien. Le fait qu'un objet, une chose, lui soient incontrôlables est insupportable.

Prendre le jouet du petit voisin de classe, arracher les ailes de la mouche, couper un ver de terre en deux, c'est dominer.
S'en saisir ! Rien n'importe plus, à cet âge, que de devenir le maître du monde et de soi-même.

A ce niveau, on est déjà proche de la névrose. Mais on s'en fout, hein...Car tout le monde sur cette terre est névrosé, on vit avec tant bien que mal, on reste supportable aux autres.

Mais ce sadisme 'normal' devient pathologique quand il tourne à la cruauté. La cruauté apparaît là ou le plaisir, la jouissance, n'interviennent plus.
En fait, le sujet cruel est indifférent à la souffrance de l'objet. Il n'est plus sadique.
Il peut arriver que cette phase surgisse chez l'enfant.

Seule l'éducation délivrée rapidement par l'adulte peut contrarier ce penchant.

Sinon, c'est à un psychotique que l'on a affaire dorénavant.

Et l'on rentre dans le domaine du clinique, de la violence pathologique extrême.

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