dimanche 23 décembre 2007

Accident de chasse en Gironde : la balle a rebondi sur la hotte du sanglier





C'est pas possible ! Il était revêtu d'une armure ou quoi, le sanglier ?


Ou alors c'était le père noël des sangliers lui-même, qui commençait sa tournée pour apporter des joujoux par milliers à tous les gentils marcassins de la Gironde et la balle qui lui était destinée a ricoché sur la hotte.
Parce que sinon, c'est inexplicable.


Les Salles-de-Castillon (Gironde), sur le domaine du Château. Hier, samedi 22 décembre. Le viandard était situé à plus de 100 mètres de la bestiole quand il a fait feu.
Son camarade de tuerie a pris la balle dans l'abdomen.
Si c'est pas du billard à 3 bandes ça ! Bluffant non ?


Il y a une forte probabilité que le chasseur blessé, il passe les fêtes à l'hosto de Libourne.

samedi 22 décembre 2007

Chasse à la baleine : noël rouge et glacial dans les mers australes




C'est une toute petite victoire mais c'est une victoire quand même.
Le Japon a donc annoncé qu'il retirait la baleine à bosse de sa sanglante liste de chasse.
Mais le massacre va débuter, là-bas, dans les eaux glaciales de l'Antarctique.

La navire de SSCS, l'organisation de Paul Watson, traque la flotte baleinière japonaise et son gigantesque abattoir flottant, le Nisshin Maru, dont il se murmure qu'il partira à la casse bientôt car trop vieux... pour être remplacé par un navire usine flambant neuf et plus performant.
La chasse à la baleine n'a pas de justification économique, encore moins scientifique. La consommation domestique de viande de baleine est marginale et cette activité ne pèse rien dans le PIB du Japon.
C'est bien et uniquement une question de fierté nationale. Ce pays persiste à conduire ces campagnes cruelles, à ignorer les blâmes des autres nations, à défier les lois internationales, pour des raisons d'honneur.

On en est là. L'équipage du bateau amiral de Sea Shepherd Conservation Society s'apprête donc à passer les fêtes de noël dans les mers australes.
Ce samedi 22, Le Steve Irwing a fait une escale technique à Hobart pour faire le plein de fuel et procéder à quelques réparations du moteur.
Il va repartir aussitôt.

Parallèlement, l'Esperanza, le bateau de Greenpeace, trace la même route.
En dépit du contentieux qui perdure entre Greenpeace et SSCS, Paul Watson a proposé à cette ONG le partage des moyens et notamment de l'hélicoptère appartenant à SSCS; il ne rime à rien, en pareille occasion, de se faire la gueule mais bon, Greenpeace n'a pas réagi...

vendredi 14 décembre 2007

Accident de chasse à Bellême : vilain caillou ! C’est de ta faute si le chasseur il a bobo !




"Ecoute, papa est près de toi,

Il faut lui dire: "Papa, ne tire pas sur moi"

Dis-lui, je t'en prie, dis-lui c'est important

Oooooh dis-lui que ça fait mal

Si mal

Et 17 ans c'est ton âge, mon enfant "


Je peux vous dire que ça caillait ce jour là (en effet, j'empruntais, au même moment, à quelques encablures des lieux de l'accident, la A28 qui relie Le Mans à Rouen).
C'est marrant comme coincidence hein, mais j'avais aperçu, crapahutant dans un champ bordant l'autoroute, un sanglier, à l'allure bonhomme...Je m'étais dit alors :"La journée commençe bien, c'est bon signe".


Je suis un mec pas compliqué, moi; la vue d'un sanglier, d'une biche, d'un écureuil, d'un pic épeiche, me ravit.


Qu'est-ce que je voulais raconter au fait ?


Ah oui !
Du côté d'Igé, à quelques 5 km de Bellême (Orne), des viandards avaient eu l'intention de désagréger du sanglier, en ce dimanche 09 décembre sur les coups de midi.
Deux d'entre eux arrosent... Comme des manches je suppose car une balle a ricoché sur une pierre (c'est quoi ces pierres qui font rien qu'à être par terre, merde...) et a atterri dans la cuisse du fils (17 ans) de l'un des tireurs.


Bingo ! L'artère fémorale a dégusté.


Le jeune gars, il a été rapatrié par hélico au CHU de Caen.
On a pas idée, aussi, de participer à des sorties aussi connes et sanglantes. A son âge, il y a quand même des trucs plus chouettes à faire non ?


L'aspect positif de l'affaire, c'est que la prochaine fois que son vieux voudra l'amener à la chasse, il l'enverra paître et consacrera sa journée à taquiner des adolescentes rougissantes.
C'est beaucoup moins risqué.

dimanche 9 décembre 2007

Gueule de bois et aigreurs pour l’extrême-chasse




Qu'elle est douce, onctueuse, soyeuse, suave, cette info !
Capable, en un tour de reins, de transformer une matinée de mi-décembre pluvieuse et venteuse à souhait en un dimanche radieux comme la dentition d'Hillary Clinton (qui, soit dit en passant, éprouve les pires difficultés à distancer Barack Obama, son adversaire des primaires du Parti Démocrate).


Mais de quoi s'agit-il donc t-il ?


Flash-back : le 06 décembre, les viandards commençaient à peine à dessaouler. Ils avaient picolé plus que de raison.Motif ? La publication prochaine d'un arrêté ministériel portant élargissement des dates de fermeture de la chasse au gibier d'eau et aux oies, bécassines et pigeons (cf mon article du 1er décembre).
1O jours de rab', c'est le panard et les massacreurs de France l'ont célébré ainsi : fête à tous les étages.


Le 06 décembre, ils ont tout vomi.


A l'ouverture du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage (un organisme chargé du développement du capital cygénétique, c'est vous dire si c'est consternant), les représentants de l'extrême-chasse sont tombés du pylône.
Le ministère de l'environnement leur a fait savoir que, finalement, tout bien considéré, c'était baisé pour eux.


L'arrêté ? Mort né ! Comme s'il n'avait jamais existé. Yaura que dalle, mes genoux...
Stupeur et tremblements... Hoquets...
Fous de rage, ils ont quitté la séance.


Médidon, comment expliquer ce revirement de situation ?
La colère des assoc's de protection animale à l'annonce du projet de décret.Et l'amplification de cette colère, par les sites, les blogs, vos sites, vos blogs...
Rendez-vous compte, foutredieu ! On a gagné ! Ils l'ont dans l'os !


Les limicoles, les oies et les canards vous disent merci.
Elle est pas belle la vie ?


A savourer : le communiqué outragé de la Fédération nationale des chasseurs, c'est ici :http://www.chasseurdefrance.com/actualite/documents/communique/cp_071206_cncfs.pdf


dimanche 2 décembre 2007



Le tombstone de la bêtise méchante, en cet automne finissant (vous ne savez pas ce que c'est un tombstone ?C'est comme qui dirait un trophée, une récompense) sera remis à Mazarine Pingeot, fille de qui vous savez, auteure de bouquins qui ne valent pas un pet de lapin, prétentieuse à souhait, qui, parce qu'elle a fait Normale Sup' et une agrégation de philo, croit que la nature, les animaux n'ont une raison d'être que parce qu'ils sont utiles à l'homme.

Les guêpes ? Inutiles ! Elles viennent en plus siroter l'orangeade de ses enfants et ça fait des drames. Ils ne veulent plus manger dehors désormais; c'est bien la peine d'avoir acheté un salon de jardin en bois imputrescible made in Indonesia à 5000 euros.


Le taureau ? Utile ! Il permet, dit-elle, à l'homme de dépasser, par le drame et la mort ritualisée, sa condition.

Et à des intellos en friche de balancer des phrases savantes pour justifier le passage de l'humain dans l'inhumain, l'effusion gratuite de sang et de violence, le mépris de la vie, le supplice comme solution à l'ennui existentiel.


Mazarine Pingeot est une pro corrida. Une véritable rentière de la brutalité ensoleillée qui trouve quelques tristes plaisirs à assister au spectacle de la mort mise en scène.
Je ne savais pas qu'elle en était là. Esprit archaïque et faillite de la sensibilité.


J'ai reçu avant hier les dernières infos de l'Alliance Anticorrida (www.anticorrida.org) et c'est à cette occasion que j'ai appris que cette truffe vendait, dès qu'elle en avait la possibilité (notamment sur France-Inter, le 15 septembre dernier), la veulerie et la jouissance sadique de la corrida.


Elle s'échine donc à mettre du sens, de la morale, dans ce qui reste l'expression du sévice confortable.
Grand bien lui fasse ! On ne peut pas le lui interdire.


Chacun règle ses comptes avec lui-même d'une manière ou d'une autre.Mais je pensais que la philosophie autorisait, au contraire, le 'connais-toi toi-même' avec pour objectif l'affranchissement de la conscience de l'homme.


Elle a loupé pas mal de cours, apparemment, car elle en est toujours à la dégradation de l'âme.

mercredi 28 novembre 2007

Kiai fit l’écureuil ! Aarrgh fit le chasseur !



Saint-Ouen-les-Vignes (Indre-et-Loire), c'est trés éloigné des monastères de Shaolin (province de Henan, Chine).
Et pourtant, ne dit-on pas que certains hôtes de la forêt jouxtant cette charmante commune, triés sur le volet, y auraient été initiés au Qi Gong, art traditionnel et martial qui, au même titre que le Kung Fu, a fait la renommée de cette école boudhiste consacrée à l'étude et la pratique des arts martiaux chinois.

Il se murmure aussi que le décés, dimanche 25 novembre, en ces lieux, encore parés de couleurs automnales, d'un chasseur âgé de 75 ans, victime d'un malaise cardiaque alors qu'il participait à une partie de chasse, pourrait avoir un lien avec le fameux Kiai, le mal nommé "le cri qui tue".

Expulsion du souffle-énergie, le Kiai a des effets impressionnants.Dirigé contre un ennemi, en situation défensive ou offensive, il peut provoquer stupeur, effroi et immobilisation.

Les écureuils (Sciurus vulgaris) sont des disciples particulièrement habiles en la matière.

dimanche 25 novembre 2007

Chasseurs : méfaits et gestes







-Ptin! jte dis ! Un canard comme ça ! 2 mètres de large, jtassure…


-Arrête tes conneries ! Ya pas de canard qui ressemble à ske tu racontes, et pis, on dit envergure, pas large…Tu l’as eu dans une pochette surprise ton permis de chasse ou quoi ?


-Mêêêeeeuh, il volait le bestiau, avec des pattes comme…comme…comme un canard quoi !


-Et t’as fait quoi bordel, tu l’as tiré ?


-Bin oui ! T’es trop con toi ! Un piaf de ce genre, faut pas trembler mon gars-


Et ?


-Jlai niqué ! Bien arrosé de plombs, crois-moi-Tu l’as ramené dans le coffre de ta caisse ?-Ah non, cet enculé s’est barré jsais pas où, pas moyen de le gauler…



Vendredi 23 novembre. Le quotidien La Voix du Nord, édition de Valenciennes-Denain, rapporte que le 10 novembre, entre Mortagne-du-Nord et Chateau-L’Abbaye, une jeune femme a trouvé un oiseau criblé de plombs en bordure de la départementale.Conduit au refuge de la SPA de Valenciennes, l’animal est mort le lendemain.
Cet oiseau, c’était un gymnogène (photo), magnifique rapace africain de taille moyenne, vivant au sud du Sahara. Probablement échappé d’un jardin zoologique, il a donc été l’objet de tirs de viandards.
Il était bagué.
Grâce aux radiographies, le véto a retrouvé dans son corps une vingtaine de plombs de chasse.Les associations de chasse locales ‘déplorent’ cet acte.





-Gaade, gaade, j'en ai buté un ! La vache ! quelle bête, noire comme ça, j'ai jamais vu...


-Vas-y, montre ton carton !


-Il est là ! Gaade !


-Mais t'es abruti ou quoi ? C'est César que t'as flingué ! C'est le cochon de Jean-Paul ! Jean-Paul Portelli, tu connais quand même non ?


-Un cochon ? Maaaiiiis... il est noir ! Presque comme un sanglier ...J'ai cru...


-T'es plus con que la moyenne toi ! Tu vois bien qu'il est tout petit et qu'en plus, il était dans son enclos


-Merde alors, jcroyais que...



Mercredi 21 novembre. Pont-du-Casse (Lot-et-Garonne).
D'après le quotidien La Dépêche du Midi, un chasseur a tiré 3 fois sur César, cochon vietnamien apprivoisé et docile, élevé par la famille Portelli, ferme de Pinou-Bas.
Les jours de chasse, les animaux sont toujours regroupés. Les cochons, le chien, l'âne, le cheval, sont dans le pré. A proximité.
César, 7 mois, a pris du plomb dans la tête, la patte et le flanc gauche. Hémorragie interne ? Va savoir...Il est dans un sale état.
Le président de la société de chasse du coin dit que : " C'est révoltant".
La famille Portelli a porté plainte pour destruction d'animal domestique par arme à feu.


mardi 20 novembre 2007

Tu le sens, ton choc de croissance, hein ?




Un super texte bien chiadé, incisif, musculeux et droit dans ses tennis vaut mieux que rien du tout, surtout quand c'est complétement fibreux et con.


C'est pour cela que je vous fais lire cet article de Judith Bernard, cette prof de lettres qui la ramène très souvent à bon escient sur les blogs de Daniel Schneidermann (BigBangBlog ou @rrêt sur images) ou même à la téloche, le soir après 22 heures, dans ces débats où les idoles des jaunes (un jaune, dans le milieu syndical, c'est quelqu'un qui casse et sabote la grève des copains) essaient de nous faire croire que les 'réformes' (sic) du nain migraineux sont engagées pour le bien de tous et que ceux qui y renâclent sont des arriérés égoistes, fumiers de grévistes, priviligiés obscènes, alors que tant de patrons sont dans la misère la plus noire...


Ces responsables patronaux, justement, qui commençent à avoir des frissons.Cette grève pèse sur l'activité économique. Beaucoup d'entreprises sont menacées dans leur rentabilité et donc dans leur pérennité.


La CGPME dénonce une situation "qui ne saurait perdurer".
La faute à qui si la grogne monte dans les entreprises du secteur privé ?C'est l'alerte ? La baisse de fréquentation des commerces et grands magasins est dommageable ? Fallait pas voter pour lui ! C'est celui qui dit qui y est.La flamme présidentielle, elle est fatale, on vous avait prévenu...
La grève des transports a un coût évalué, au quotidien, à 300 millions d'euros ?Mais personne ne les obligeait à déclencher la guerre sociale !


Le propos de J.Bernard, emballé, pesé, c'est ici; ça cause des zusagers pris en otages.


Ou comment les mots se trompent de guerre


Il faut, décidément, faire attention aux mots. On entend beaucoup ces jours-ci les usagers se plaindre que les grévistes les « empêchent » d’aller travailler.

Or, au sens strict, ils ne les empêchent pas.Ils cessent de les y aider. C’est quand même très différent : les grévistes suspendent le service qu’habituellement ils rendent contre salaire, et renoncent à leur paie pour la durée où ils cessent de « servir ». Ils exercent ce faisant leur droit de grève, strictement incontestable.


Que la grève constitue une nuisance est tout aussi incontestable, c’est même de là qu’elle tire son pouvoir relativement persuasif. Mais si elle est constitutionnellement garantie, c’est bien qu’elle est légitime dans son principe : elle est reconnue comme un instrument légal dans la négociation du rapport de force entre les employeurs et les employés.


On observera au passage que la constitution prévoit donc bien que les relations entre ceux-ci et ceux-là sont susceptibles de prendre la forme de rapports de force, et qu’en somme les luttes sociales font partie du programme légitime de la société.


A ce titre, le terme d’« otage » dont les « usagers-vus-par-les-médias » à moins que ce ne soient les « médias-vus-par-les-usagers » nous abreuvent est parfaitement inacceptable, et même obscène.


Obscène évidemment pour les otages, les vrais, ici et là en quelques coins de la terre. Inacceptable ensuite parce qu’il porte une représentation du corps social trompeuse et délétère. Dans corps social il y a corps :nous en sommes tous les membres, il n’y a pas de partie neutre, qui se trouverait prise au piège, « à son corps défendant », d’une problématique ne la concernant pas.


Chacun est agent du devenir collectif, et nous sommes tous partie prenante de la lutte sociale qui se joue ici.


On me répondra que c’est parce que nous sommes tous responsables du devenir collectif que les bénéficiaires de régimes spéciaux doivent contribuer à l’effort commun pour rendre possible le financement futur des retraites.Problème moral, plus qu’économique, puisque les personnes concernées représentent une part dérisoire du corps social, et que s’agissant d’économie(s), le gouvernement eût pu s’aviser d’en faire autrement qu’en tapant sur les petites retraites, en s’abstenant par exemple d’offrir l’équivalent de 90 fois la somme qu’il espère tirer de cette réforme, sous la forme de cadeaux fiscaux dont personne n’a réussi à prouver l’intérêt sur le plan collectif.


Problème moral décidément, car si l’on veut vraiment tendre vers l’équité dans le système des retraites, il faut évidemment prendre en compte non seulement la pénibilité, mais l’espérance de vie moyenne propre à chaque corps de métier dans le calcul des pensions : seul moyen de rendre une politique de financement des retraites acceptable, parce que cohérente.


Car la politique aussi fait corps, c’est un système symbolique complexe dont on attend au minimum de la cohérence. De la part d’un gouvernement de droite qui pratique une politique clientéliste et réserve à son sommet les privilèges les plus indécents (je songe notamment aux Centquarantepourcent, appelons-les comme ça puisque personne ne sait exactement de quoi il retourne), cette réforme-là est inacceptable.


On ne demande pas un tel effort à ceux d’en bas quand on a fait tant de largesses à ceux d’en haut. C’est plus qu’un problème de communication. C’est un problème moral.


J’avoue ne pas connaître assez les métiers concernés (tellement divers !) pour être absolument certaine que ces régimes spéciaux ne sont pas la juste compensation d’efforts particuliers déjà consentis. Et j’ose dire que ce n’est pas le cœur de la question. Le cœur de la question bat dans ce fameux corps social envisagé comme un tout, dont le « corporatisme », tant décrié et bien mal compris, n’est que la métonymie.


Je m’explique : quand un corps de métier se bat pour que ses membres bénéficient d’une situation décente, c’est AUSSI à la décence des situations de travail en général qu’il œuvre.Sans doute les motivations des grévistes sont-elles pour partie (la majeure ? Et alors ?) personnelles. Mais DANS LES FAITS, leurs conquêtes construisent et consolident les droits des travailleurs en général.


Notamment pour cette raison simple et évidente que lorsqu’ils échouent, le démantèlement de leur statut sert toujours d’exemple et de justification au démantèlement du statut voisin – comme le montre très exactement toute l’histoire de la réforme des retraites.TOUS les travailleurs ont donc intérêt à ce que CERTAINS travailleurs parviennent à défendre la décence de leurs conditions de travail : la lutte sociale ne s’arrête pas ce soir, les victoires des uns sont susceptibles de servir d’exemple, de modèle et de justification aux luttes – et aux victoires – des autres.


Qu’elles le deviennent en effet dépend de nous : tous les travailleurs, y compris ceux du privé, ont le droit de se syndiquer, de faire grève, de lutter pour la dignité de leurs conditions de travail et de vie.Ces droits n’existent réellement que si on les exerce ; cet exercice est une lutte, et la lutte, ça coûte. Ça coûte en énergie, morale et physique, et ça coûte de l’argent. C’est un risque, toujours : le risque de perdre.Je sais de quoi je parle. Il y faut de l’audace, du courage, de la détermination, et un certain sens du collectif.

Toutes qualités dont je n’entends pas beaucoup parler, à propos des grévistes actuellement engagés dans la lutte.


Alors quand bien même je devrais être la seule à le faire, dans ce concert de plaintes d’« otages » « empêchés » d’aller travailler, je leur dis : chapeau, les grévistes, et merci.Merci pour nous tous.

lundi 19 novembre 2007

Accident de chasse en Dordogne : quels fripons, ces arbres !




La Jemaye (Dordogne), pas loin de Périgueux.


Là-bas, les arbres y font rien qu'à être des vicieux. Méchants, les narbres !


Et pov' chasseur... Si c'est pas malheureux de finir son dimanche à l'hosto de Périgueux ! Transporté par hélico en plus.


Tenez hier, 18 novembre, vers 11h, alors que la battue au cerf glaçait le sang, au propre comme au figuré, des hôtes de la forêt, voilà-t-y pas qu'un cervidé traverse le champ de vision (un peu troublé certes car je vous rappelle qu'on était en fin de matinée) d'un viandard.


Un et deux. Coups de fusil, bien sûr.
Mais c'est son collègue, 54 ans, qui a dégusté. Au mollet droit.


Comment se-fait-ce, dis donc ? Eh bin la balle a ricoché sur le vilain narbre.


Le type, il peut arrêter le vélo pour un bout de temps, c'est moi qui te le dis.

dimanche 18 novembre 2007

Chasse à courre : un passe-temps sadique finalement très réglementé



L'incident sérieux qui s'était déroulé à Larroque (Tarn), aux abords de la forêt de Grésigne, a suscité énormément d'indignation et de réactions et placé la chasse à courre sous un éclairage critique particulièrement bienvenu.

Je vous renvoie, pour les détails, à mon article daté du 05 novembre.

La famille, habitant au lieu-dit Les Abriols, qui a vécu ces sordides désagréments avait porté plainte pour mise en danger de la vie d'autrui. Le dossier est en cours d'examen par le vice-procureur d'Albi.

Elle fait circuler une pétition, relayée par des voisins et riverains excédés, pour demander l'arrêt de ces comportements odieux, récurrents, de l'équipage de Grésigne et le retrait de son agrément.

Cette semaine, la gendarmerie de Cordes-Castelnau de Montmiral-Vaour a, quant à elle, placé en garde à vue 5 membres de l'équipage en cause, dont le piqueur.
Après audition, ils ont été remis en liberté.

Le maire de Larroque a demandé un rendez-vous avec le Préfet du Tarn.
Le président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg, a été saisi de cette affaire.

Coincidence ou pas, je viens juste de recevoir de la LPO une information précise sur le droit applicable à ce genre de chasse et notamment à ces détestables intrusions des chasseurs et de leur meute sur les propriétés privées.

Ont-ils le droit de poursuivre puis de tuer un animal pénétrant, par affolement, dans un jardin, une maison, une propriété privée quelconque ?

Le secrétaire général de l'AFEV (Association Française des Equipages de Vénerie) a été interrogé et a répondu que :
"La chasse à courre, mode de chasse légal et extrêmement réglementé, notamment par l'arrêté ministériel de 1982, ne bénéficie d'aucune dérogation au droit commun.En d'autres termes, pour qu'un équipage puisse passer sur les terres d'un particulier, il faut qu'il y ait été expressément autorisé par le propriétaire ou l'ayant droit.Dans la pratique, les équipages contactent les riverains du territoire où ils bénéficient du droit de chasser, pour savoir quelle attitude adopter au cas où la chasse traverserait telle ou telle propriété privée.Ce sont donc des accords de gré à gré, qui vont du droit de passage total, au droit limité aux chiens et à quelques chevaux, ou simplement aux chiens, ou interdiction totale.

Dans ce dernier cas, l'équipage se doit d'arrêter la chasse et de reprendre ses chiens aux abords d'un territoire qui leur est interdit.
En outre, le droit de suite n'existe pas. Si au terme de la loi le fait de mettre à mort un animal qui tient les abois ne constitue pas un acte de chasse, il ne peut néanmoins se pratiquer qu'avec l'accord du propriétaire puisqu'il faut pour ce faire pénétrer sur sa propriété privée
."

Certaines nuances doivent être apportées, selon qu'elles concernent un animal 'lancé' depuis la propriété du maître des chiens de meute ou qu'elles font référence à un territoire de chasse étant du ressort d'une ACCA (Association Communale de Chasse Agrée).

Je rappelle enfin que les propriétaires opposants à la chasse (pour raisons personnelles) relèvent, s'ils veulent retirer leurs terrains d'une ACCA, de la Loi Chasse 2000-698 du 26 juillet 2000.

C'est ce que l'on dénomme le droit de non-chasse.

samedi 17 novembre 2007

Cracotte





Une détresse unique.


C'est le dénominateur commun de tous les maux qui sont infligés aux animaux.


Les quelques faits divers, particuliers, singuliers, que je relate, concernent en réalité tous les cris que poussent les bêtes, celui, rauque, de la vache qui s'affale dans l'abattoir, celui, plaintif, du rat mutilé sur une paillasse de laboratoire, celui, muet, du serpent que l'on écrase à coup de pierre pour s'amuser.


Ne vous y trompez pas; ça me coûte terriblement de rendre visibles, audibles, toutes ces souffrances, cette descente continue dans l'abjection.


Je ne sais pas si ce serait plus commode de préférer le mutisme, de ne plus aller à la rencontre de ces conduites inqualifiables de l'homme. Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire, ne supprime pas la réalité et rien ne me dit que je ne serais plus troublé.


Alors, mon âme cherche son souffle, face à toutes ces douleurs.


Celle de Cracotte par exemple. C'était une ânesse de 3 ans qui vivait à St-Vérand (Isère), canton de St-Marcellin, avec une dizaine de ses congénères, dans un enclos.


Je tiens cette histoire d'une personne témoin direct des évènements. A ce jour, la presse, même locale, n'en a pas fait état. C'est dans les tuyaux, il paraît...


Samedi 03 novembre, une battue au chevreuil était organisée dans le coin. Les viandards, bien arrosés (pas par de l'eau, à ce qu'il semble) étaient complètement excités.


Croyant viser un chevreuil qui détalait, ils ont tiré comme des fous sur les ânes.
Cracotte a été touchée aux postérieurs. Carrément fracassés, elle s'est effondrée.
Une autre ânesse, affolée, s'est jetée contre les barbelés qui clôturaient la propriété.


Le vétérinaire n'a pas pu sauver Cracotte. Il l'a euthanasiée. L'autre ânesse s'en sortira.

Le propriétaire a l'intention de ne pas laisser passer ça.
Le président de l'association communale de chasse, un certain J.Arribert, n'a pas l'air d'avoir de lourds regrets à porter.

Sa réputation est faite, m'a-t-on dit ! Gâchette leste, discernement dans la gibecière, à côté des bouteilles de jaja.

Inutile de préciser que cette bavure fait du foin. L'indignation est palpable.


La question demeure ! Comment est-il possible qu'un chasseur, même blindé, puisse confondre un chevreuil et une ânesse ?
Et si ça allait au-delà de la simple méprise ?

vendredi 16 novembre 2007

L’extrême-chasse ou les turpitudes de l’écologie kaki



Au début, ça énerve. C'est bien naturel. Ce qui a été commis l'a été pour, justement, qu'on ait les nerfs en pelote.
Et puis, on s'aperçoit que l'effet est de courte durée.

Il faut dire que la charge est grossière, risible même. Digne d'eux.
CPNT, le parti des miliciens de la nature, protecteurs du vivant en treillis. Et armés.

Ecologistes aux yeux morts, comme ceux de leurs trophées, ressuscitant la nostalgie Vichyste. L'ordre doit régner, dans les têtes comme dans les champs. La terre ne ment pas, elle boit le sang versé par leur enthousiasme guerrier.

Le besace de CPNT devait être vide ce jour là. La nuque raide, dans un demi-sommeil, un responsable de ce gang de viandards a saisi, le 06 novembre, Rachida Dati, ministre de la Justice et des tribunaux vides pour lui demander de rappeler à l'ordre Gérard Charollois, magistrat de son état.

G. Charollois n'est pas un simple quidam. C'est le président de CVN (Convention Vie& Nature), un mouvement de réflexion et d'action visant à promouvoir ce que je résumerai comme étant l'écologie radicale, courant de pensée qui s'appuie notamment sur des convictions biocentristes.

Le site de CVN est indexé par ce blog depuis la création de ce dernier. C'est ici : http://www.ecologie-radicale.org

G. Charollois est l'objet du courroux des délateurs de CPNT car il aurait, dans quelques éditos (visibles sur le site), dit pis que pendre de la chasse et des chasseurs.
Rien de bien suspect, direz-vous...

Pour les cerveaux étroits de CPNT, si ! Car G.Charollois est vice-président du TGI de Périgueux et ils considérent que dans l'exercice de ses droits de citoyen, il aurait dépassé les bornes, enfreignant son devoir de réserve, "attitude gravissime d’un juge de la République qui ne peut que porter atteinte à l’Honneur et au crédit de la justice française"(sic) .

CPNT a donc bavé auprès de la Chancellerie pour qu'une mesure disciplinaire soit prise à l'endroit du président de CVN.

Je vous donne connaissance ci-après du communiqué officiel de CVN au sujet de cette aventure menée par les bras vengeurs de la ruralité et des chemins forestiers, semeurs de trépas et briqueurs névrotiques de fusils.

"Le parti politique d'extrême-chasse, CPNT, créé en 1989 par un Président de fédération de chasseurs qui l'anima jusqu'en 1998, date à laquelle il fut condamné en correctionnelle pour délit de droit commun, révèle sa véritable nature en demandant au gouvernement de sanctionner un magistrat de l'ordre judiciaire, M. Gérard CHAROLLOIS, en raison de ses écrits, nullement professionnels, hostiles à la chasse.

Il fut un temps, de sinistre mémoire, où des centaines de Français adressaient ainsi aux autorités publiques, des lettres de délations d'opinions contre les juifs, les communistes, les francs-maçons, les socialistes, les anglophiles, vouant ainsi leurs ennemis à nuit et brouillard.
On espérait ce temps révolu, mais les traditions ont la vie dure dans certains milieux hermétiques aux évolutions de la conscience.
Sur le fond, la saisine de la garde des sceaux par les chasseurs est incompréhensible juridiquement et participe d’une manifestation haineuse dirigée non pas contre une pensée, une conviction, mais une personne qui les porte.
En trente ans de carrière, ce magistrat a rencontré des milliers de justiciables.
Il ne s'en trouvera pas un seul pour soutenir que ce juge ait manqué, en quoi que ce soit, dans l'exercice de ses fonctions, à une quelconque obligation de réserve, à l'impartialité et même à la bienveillance à laquelle tout justiciable a droit.
Il ne se trouvera pas un seul avocat pour soutenir que ce juge ait été partisan, prosélyte dans l'exercice de ses fonctions.
Inversement, dans ses écrits, le Président de la CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE n'a jamais fait mention de sa qualité professionnelle totalement étrangère et dissociée des activités associatives.
Dès lors, l'accusation outrancière et malodorante du CPNT ne fait que déshonorer ce groupement de chasseurs qui, incapables de soutenir le débat des idées, attaquent personnellement leurs adversaires idéologiques.

Que dissociant rigoureusement ses fonctions et sa vie privée et militante, ce juge soit résolument antichasse participe de la liberté de conscience et d'expression de la pensée, liberté reconnue par un régime démocratique à tous les citoyens, y compris aux juges.
Ainsi, ce qui sépare irréductiblement les écologistes et les chasseurs n'est pas qu'un fossé plein de sang, c'est aussi une certaine conception des droits fondamentaux des femmes et des hommes, une certaine conception de la dignité humaine.

Lorsque le fondateur du CPNT termina sa carrière sur un banc de correctionnelle, les écologistes se gardèrent bien d'en tirer un quelconque profit politique et d'en faire une quelconque exploitation, car eux, à la différence de leurs ennemis, mènent le combat des idées, des valeurs, des convictions et non le combat contre des personnes.

Par ses agissements, le CPNT démasque son vrai visage qui est celui de la négation des droits de l'animal, bien évidemment, mais aussi l'injure faite à la liberté de pensée.

Que de tels hommes existent encore nous afflige.
Qu'ils soient nos ennemis nous en console un peu."

jeudi 15 novembre 2007

Accident de chasse près de Coutances : puisque je vous le dis ! Tranquille nulle part, en danger tout le temps !




La matinée s'annonçait belle. Pas trop froide pour un 11 novembre.
Le coin ? Sympa comme tout; Notre-Dame-de-Cenilly (Manche), à 15 km de Saint-Lô pour vous situer. La Basse-Normandie donc.

Elles faisaient une ballade tranquillou. Trois femmes. Vers les 9 heures du mat'.


Et là ! Pas de bol ! Elles croisent la route de la racaille cygénétique.
Les viandards traquaient du piaf. Quoi précisément ? On ne sait pas. Du moment que ça vole ...


Les cons étaient à 30 mètres des promeneuses. Distribution de coups de feu.


L'une d'entre-elles a pris un plomb dans l'oeil droit, un autre dans la cuisse; transférée rapidos à l'hosto de Saint-Lô, il a fallu ensuite l'accueillir au CHU de Caen.
La deuxième a morflé à la tête. C'est moins grave. Le cuir chevelu est esquinté et il a fallu qu'elle se rende aux urgences pour se faire extraire le bout de métal.


Le chasseur qui a allumé les promeneuses a dit qu'il ne les avait pas vues !


Mais bougre d'abruti, c'est bien là ce que l'on te reproche, depuis des années, à toi et à tes potes rectifieurs de nature.
Cette morgue imbécile, cette cécité morale, cette insensibilité majeure, cette façon de se comporter, comme des killers de bacs à sable, couillons véritables.
Cette obsession à vouloir tuer, pulvériser, cartonner, bousiller, crever, dégommer, dézinguer, des petits coeurs palpitants.


Vous ne pensez qu'à ça. C'est votre dose. Accros au sang et à la mort.
Lessiver le vivant est votre idéal.

mardi 13 novembre 2007

Accident de chasse près d’Arras : comme un grand, il se tire dessus lui-même !




Gommecourt (Pas-de-Calais). Entre Arras et Albert si vous voyez. 126 habitants en cherchant bien.
Ses champs. Ses chemins. Ses ornières.


Dimanche 11 novembre, un gars de Cambrai, plutôt que de rester peinard à la maison, bien au chaud, un verre de rouge à la main, les pistaches pas très loin, a décidé de jouer au tueur pour de vrai.
Il prend son artillerie (un Beretta semi-automatique, nous précise obligeamment la Voix du Nord du mardi 13/11) et direction la campagne de Bucquoy.


En le voyant se pointer, sur les coups de 15h, les bestioles du coin n'ont même pas eu besoin de décamper.
Et pour cause, ce glandu s'est pris les bottes dans le tapis, s'est gaufré et a appuyé sur la gâchette.


Gros bobo à la cuicuisse. C'était du calibre 12, faut rajouter.
Retour à la case départ, en passant par les urgences de l'hosto d'Arras.

lundi 12 novembre 2007

Accident de chasse en Sologne : le sanglier est passé à l’éthylotest mais le résultat était négatif









A ce rythme là, ce ne sont plus des gilets fluorescents qu'il leur faudra, aux chasseurs mais bien des rampes de gyrophares bleus avec sirène de police.
Même équipés de cet attribut censé les protéger de tirs hasardeux, les viandards s'arrosent mutuellement.



Et que je te prends pour un faisan, et que je te prends pour un sanglier .... On en vient à se demander s'ils ne ferment pas les yeux avant d'appuyer sur la gâchette !



Un exemple tout chaud ?



En Sologne des étangs, près de Nouan-le-Fuzelier, superbe région (quand elle n'est pas fréquentée par les canardeurs de l'aube). C'est à 45 km au sud d'Orléans.
Samedi 10 novembre, au coeur du renommé domaine de Chalès, un chasseur de 38 ans a pris une balle dans la jambe au cours d'une battue au sanglier.
Son voisin de ligne (67 ans) a défourraillé comme un noeud quand il a vu l'animal sortir des fourrés.



Soit il était murgé (c'était vers midi), soit il est pratiquement aveugle, soit il est atteint de la maladie de Parkinson, soit il faisait la totale mais ne pas faire, sinon, la différence entre un collègue tout proche affublé d'un chasuble fluo et une pauvre bestiole qui détale, ça craint.



Le blessé a été transporté à l'hosto de Romorantin.


dimanche 11 novembre 2007

Des morts, des morts, encore des morts, à perte de vue, pour la gloire des généraux




Paris; vendredi 31 juillet 1914; 20h15; restaurant Le Croissant.
Un jeune abruti, Raoul Villain, chauffé par les invectives de la presse nationaliste va-t-en-guerre, abat Jean Jaurés, 'Herr Jaurés' comme ils disaient, accusé de rouler pour les 'boches', alors qu'il tentait, de toutes ses forces, d'empêcher la monstrueuse fuite en avant en appelant au recours de la médiation britannique.


4 ans plus tard, c'était la grève générale dans toute l'Allemagne, la commune de Berlin, l'insurrection Spartakiste, Rosa Luxemburg qui sort de prison le 08 novembre 1918 et la proclamation de la République Libre Socialiste.

Noske, représentant la gauche molle, perfide, obtiendra les pleins pouvoirs pour liquider 'la canaille Spartakiste' dès janvier 1919.


Quelques mois plus tard, naîtra la révolution bavaroise, soit la république des soviets (proclamée le 06 avril à Munich), l'autogestion généralisée puis la répression, conduite par le même Noske.Gustav Landauer, révolutionnaire anarchiste, sera assassiné, crâne fracassé à coup de crosse.


Entre tous ces évènements, la tuerie, la grande guerre, que l'on commémore ce jour.
Quatre millions de morts, allemands et français.


Une saignée colossale qui a vidé 2 nations de leurs forces vives, menée, côté français, par des nullités effarantes, les Joffre, Nivelle et Pétain, commandants des armées.
Directement responsables de ces hécatombes, des échecs à répétition (notamment la bataille du Chemin des Dames en avril 1917), elles n'ont, ces ordures galonnées, jamais été sanctionnées.Au contraire, glorification du chef oblige, au nom de l'union sacrée, aucune disgrâce ne leur a été infligée. Aucun retrait du front.


Par contre, des fusillés pour l'exemple, ça oui !


En mémoire de ces hommes marmités, écrabouillés, éventrés, déchiquetés, sacrifiés, au titre de la gloire officielle de ces criminels képis imbéciles et des affaires des marchands d'armes, un petit poème, extrait d'un bouquin 'Les poètes de la Grande Guerre-le cherche midi éditeur', c'est à dire une anthologie de témoignages sur cette horreur, réalisée par Jacques Béal.


Et puis, une suggestion de lecture. Un polar, édité en poche dans la collection 'folio policier' de Gallimard.
"Le boucher des Hurlus" que ça s'appelle, écrit par Jean Amila (alias Jean Meckert).
Rien que d'en parler, j'en ai la chair de poule. Où il est question de la bataille de Perthes-les-Hurlus, dix fois repris et reperdu, en novembre 1917.

Près de 140000 'poilus' y laissèrent leur jeunesse.Pour rien : l'endroit n'avait aucune valeur stratégique.

Boucherie inutile. Vous savez pourquoi ?


Il fallait entretenir le moral des troupes !


Le poème : Chanson de Craonne (passages)


(...) Adieu la vie, adieu l'amour

Adieu à toutes les femmes

C'est bien fini, c'est pour toujours,

De cette guerre infâme

C'est à craonne, sur le plateau

Qu'on doit laisser sa peau,

Car nous sommes tous condamnés

Nous sommes les sacrifiés.


(...) Ceux qu'ont le pognon, ceux-là reviendront

Car c'est pour eux qu'on crève

Mais c'est fini, car les troufions

Vont tous se mettr'en grève

Vont tous se mettre en grève

Ce sera votre tour, messieurs les gros

De monter sur l'plateau

Car si vous voulez la guerre

Payez-la de votre peau

samedi 10 novembre 2007

Ours : une rencontre pas si fâcheuse en définitive





Vous allez dire que j'ai un pet au casque.
Calbombe fêlée, un fusible qui a sauté.

Je vais dire du bien d'un chasseur !
Hé hé...Je vous devine ébahis.

Lisez.

Dimanche 4 novembre, une battue au sanglier était organisée. Près d'Arres.Un groupe de viandards décide de rejoindre les pénates, musettes bien garnies (6 sangliers).
Un autre, plus jeune, reste dans les parages, pour glandouiller.

Soudain, sûrement dérangé et perturbé par la partie de chasse, un ours rapplique.L'ours, à quelques mètres d'un type nommé César, 24 ans, effectue alors une courte charge d'intimidation.
Belle bête, il semble. 300 kilos à vue de nez.

Le gars a pris ça pour une attaque et se jette dans les fourrés, se blessant légèrement.
La bestiole s'approcha, le renifla et s'en fut.

Plus de peur que de mal.
On loua le sang froid et la lucidité du groupe de chasseurs et de César en particulier.

Ah oui, l'ours n'était pas équipé d'un collier, pour repérage GPS, comme le sont les Balou et Hvala par exemple.
Ce n'est donc pas un ours relâché.

Cette histoire qui finit bien, elle ne s'est pas passée en France mais de l'autre côté des Pyrénées, en Val d'Aran (Catalogne), province de Lleida. En Espagne si vous préférez.

Je me disais bien aussi...C'était incroyable comme truc.

Ici, ils auraient tiré. Sans hésitation.

(d'après l'excellent site La buvette des alpages, référencé en index)

vendredi 9 novembre 2007

Hello, c’tait Céline Dion … J’te dis, j’adore la fourrure, le sang et l’argent














On ne change pas Céline Dion.

Rien à faire, elle ne percute pas. Qu'elle crie au lieu de chanter, ça peut plaire.

Que ce soit mièvre, sirupeux, y'en a qui adore.
Source d'inspiration, elle permet au moins à des gourdasses de la Star'Ac de braire en reprenant ses plus grands tubes.

Elle a des goûts de chiottes il paraît. C'est boursouflé, ça pue l'inculte arrivée au sommet.

Cette cruche persiste à porter de la fourrure. Hokey, comme diraient les canadiens, ça prouve qu'il n'y a rien à en tirer.Même aphone, sa bêtise ne disparaîtra pas.

Pour poursuivre son idéal "amour, gloire et beauté", Céline Dion ne recule devant rien.

Son dernier album, Taking chances, qui sort demain en France, s'appuie sur les atours sanguinaires de la corrida.

Cette andouille a choisi le matador Matías Tejela pour illustrer son nouvel opus et elle envisage de faire construire une réplique des arènes de Mexico à Las Vegas.

Pendant ses concerts, des images du tueur espagnol seront projetées sur écran géant. Il vient de touner un clip vidéo à Los Angeles avec cette idiote. On l'y verra (probablement en début d'année prochaine) en habits de lumières (mais aussi torse nu), prenant des poses, cape à la main et faisant comme si...

La cruauté à son comble au service d'un album de daube réalisé par une chanteuse qui a le QI d'une palourde sous perfusion de neurones et une sensibilité applatie.

jeudi 8 novembre 2007

Corrida : une éducation de sang et de boue



La classe ! Puissant, profond, définitif !

Elisabeth de Fontenay, philosophe à Paris I (La Sorbonne), dont j'ai eu l'occasion de dire le plus grand bien sur ce blog, auteure d'ouvrages magistraux sur la relation homme /animal (notamment "Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité") a publié un article sur la corrida, maltraitance festive, dans le quotidien Libération de ce jour (page 33).

C'est proche du chef d'oeuvre.
Assénant des arguments en acier trempé, ridiculisant certaines objections complètement tartes des aficionados (l'abolition de la corrida conduirait à la disparition du 'Toro sauvage' en tant qu'espèce), c'est un propos qui ne devra jamais quitter votre table de travail, votre bureau, vos poches, quand il vous faudra répondre aux adeptes de ce culte sanglant de l'héroisme dont E.de Fontenay dit qu'il se rapproche du 'Viva la muerte" des fascistes espagnols.
Je vous le livre in extenso.
Savourez.

"C’est en 1853 que la corrida fut implantée en France par Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III.
Ce dernier ne s’est donc pas contenté de violer la Constitution de 1848, il a fait bon marché de la loi Grammont votée en 1850, cette première mesure de protection animale que la gauche républicaine avait défendue contre la droite cléricale.
Etait-elle plus belle ou l’était-elle moins, la feria, avant que, vers 1930, on impose l’usage du caparaçon ?
Les festivités sanglantes commençaient alors, comme le souligne Elisabeth Hardouin-Fugier dans Histoire de la corrida en Europe du XVIIe au XXIe siècle, par le massacre des chevaux que montaient les picadors.
Ces animaux, affamés, hébétés, les yeux bandés, incapables d’esquiver la charge se faisaient immanquablement éventrer et, à moins d’être immédiatement recousus, ils se prenaient les pieds dans leurs entrailles.

Ernest Hemingway aura eu la bassesse d’écrire que, dans la tragédie de la mort du taureau, celle du cheval relevait plutôt du comique et Michel Leiris, que «l’ignoble sang des chevaux» représentait les menstrues féminines.Interrogé sur son rapport à Michel Leiris, Jacques Derrida, qui avait accepté la présidence d’honneur du Comité radical anticorrida, avait répondu: «Je peux aimer ou admirer tels textes de Leiris sans cesser de me poser des questions sur le désir et l’expérience de Leiris lui-même.»
On rappellera du reste que Michel Leiris et Henry de Montherlant ont fini par dénoncer le cabotinage de la plupart des toreros et le verbiage héroïco-esthétique des aficionados.
Certes, j’accorderai à ceux-ci l’incontestable beauté d’un spectacle qui s’est imposé comme une cérémonie grandiose. Mais ce constat n’empêche aucunement de demander si le fait de procéder selon des rites annule la responsabilité morale d’une torture mortelle infligée en vue d’un pur plaisir.

Eugène Delacroix, qui a représenté des acteurs de l’arène, n’a jamais peint de corrida et il a écrit dans son journal que «là où coule le sang, l’art est impossible».

Les apôtres de la corrida disent, de surcroît, que son abolition constituerait une faute écologique en ce qu’elle mettrait fin à l’élevage des taureaux sauvages, race qui concourt à la diversité des espèces. Or, il faut savoir que la zootechnie n’a pas moins créé et cultivé le taureau dit de combat que le bœuf du Charolais si méprisable aux yeux des zélateurs du «toro bravo».
Celui-ci ne combat pas de nature comme un chien chasse de race puisqu’il est méthodiquement entretenu dans une «hostilité familière».
Les taureaux sauvages sont à peu près élevés comme on élève des faisans pour les tirer et, en liberté, ils n’attaquent guère les hommes, sauf circonstances exceptionnelles. Ce qui rend le taureau non pas «brave» mais furieux c’est son conditionnement, sa contention lors du transport et son enfermement dans le toril.

C’est avec la justification éthique de la corrida qu’on touche au comble de la supercherie. Les aficionados cultivés se réclament d’une morale aristocratique d’inspiration stoïcienne, ils exaltent la virilité héroïque de deux êtres exceptionnels, le toro et le torero. Selon eux, cette éthique de la lutte à mort irait à l’encontre de la tranquillité bourgeoise et de ses pleurnicheries sur les droits.
Ainsi opposent-ils la mort debout du taureau dans l’arène à la mort passive et ignominieuse des bœufs à l’abattoir. Ce mode de légitimation a quelque chose de grotesque.D’abord parce que parler de la bravoure des toros relève d’une pure projection.

Comment explique-t-on en effet que certains d’entre eux refusent le combat à tel point que pour les exciter, on lâchait naguère sur eux les molosses des abattoirs de Séville ? Ensuite, parce qu’en dépit de Picasso, ce culte de l’héroïsme viril pue son «Viva la muerte !» fasciste.
Enfin, parce que les spectateurs se contentent d’être assis et de regarder. On ne nous fera quand même pas prendre le voyeurisme collectif pour un acte de courage.
La corrida est un spectacle qui consiste à infliger au taureau des tortures savantes, de manière à retarder le moment fatal. Les harpons des banderilles plantées sur son dos l’ensanglantent et entament ses muscles un peu plus à chacun de ses mouvements mais les blessures n’en sont pas mortelles.
C’est au bout de vingt minutes que, les poumons remplis de sang, tombant à genoux – et non debout ! –, il reçoit l’estocade, laquelle ne met pas fin à son supplice puisqu’il faut encore que l’achèvent les puntilleros armés de couteaux : dans l’arène mais à l’abri des regards.
Si Hugo et Schoelcher ont jugé capital de porter au nombre de leurs combats l’opposition à la corrida, c’est bien qu’il y a quelque chose de politique au cœur de cet engagement contre la magie du sang, de la volupté et de la mort.
«Je suis absolument contraire, écrivait Zola, aux courses de taureau, qui sont des spectacles dont la cruauté imbécile est, pour les foules, une éducation de sang et de boue."

mercredi 7 novembre 2007

Dommages collatéraux de la chasse : accident grave à Teyssode (Tarn)





Vous voulez une preuve que la chasse, c'est très dangereux ?

C'est légitime.

Je m'incline.

Puisque nous sommes entre nous, je vais vous la fournir, cette preuve.Vous allez être navrés mais l'avantage c'est que vous ne serez plus perplexes sur le sujet.

Nous sommes dimanche 04 novembre, en début de soirée. A Teyssode (Tarn), arrondissement de Castres.
Un petit groupe se promène le long d'un chemin vicinal. Il y a là une famille, parents et gosses et des amis.
Une battue au sanglier prend fin.
Le mari, Mr Depres, s'avance alors vers la dizaine de chasseurs et leur demande s'ils peuvent continuer à marcher sans crainte.

Affirmatif. Les promeneurs poursuivent donc leur chemin quand, quelques instants après, un sanglier déboule sur le chemin devant eux.
3 coups de feu. Mr Depres crie et s'écroule. Il est touché au bras. La balle l'a traversé et a atteint l'abdomen.
La victime est de suite transportée à l'hôpital de Castres où elle subira une intervention chirurgicale.
Les dégâts sont sérieux. Elle gardera de graves séquelles.

Le canardeur fou a été identifié. Il a été placé en garde à vue.

Une reconstitution du drame a été effectuée sous la conduite de la gendarmerie de Castres.

lundi 5 novembre 2007

Chasse à courre : samedi, ils avaient eu l’idée de saigner et d’achever le cerf devant 2 enfants







Exemplaire.

Parfaite illustration de la noirceur d'âme de ces gens.

Encore faudrait-il qu'ils en aient une, d'âme. Avec un bout de moelle épinière à la place du cerveau, c'est pas certain.

Commune de Larroque (Tarn), lieu dit Les Abriols (Montauban est à 30 bornes).
Samedi 3 novembre, une famille (les parents et les deux enfants) qui finissait de déjeuner a eu la désastreuse surprise de voir un cerf, traqué par 40 chiens de meute, débouler, hagard, fou de peur, dans le salon. L'animal a pulvérisé la baie vitrée.


Le cerf, plus qu'affolé, a bien sûr tout saccagé. De la pièce, il ne reste que des meubles renversés, esquintés, le sol est maculé de sang et de boue.
Un chasseur est entré à l'intérieur de la maison pour tuer la pauvre bête à l'aide d'un poignard.


Dehors, quelques suiveurs et viandards attendaient, le cor (très important, le cor) autour du cou et le cheval à côté.

Les 2 adultes, Pierre et Patricia, jambes encore tremblantes de peur, pleins de colère, prenant à partie les chasseurs sur leur inqualifiable comportement.

Les gendarmes de la brigade de Castelnau-de-Montmirail sont venus constater l'incident et entendre les dépositions.
Une plainte a été déposée à la gendarmerie pour "pour violation de propriété privée et pour mise en danger volontaire de la vie d'autrui".


Des plaintes similaires avaient été classées sans suite auparavant.
Impunité totale de cet équipage ? Protégé par qui ?


C'est ce triste 'droit de suite' qui autorise n'importe quel équipage à venir finir son boulot dégueulasse devant des témoins révoltés très souvent, écoeurés tout le temps.

Ce que l'article de la Dépêche du Midi ne dit pas (pour quelle raison d'ailleurs ?), c'est le nom de cet équipage de chasse à courre.
Et pourtant, ce ne sont pas des inconnus ! C'est l'équipage de Grésigne. Le maître d'équipage, c'est Henri Baysset.
Association domiciliée à Saint-Papoul (Aude).


Le pompon, ce sont les 1ères conclusions de l'AFEV (Association Française des équipages de vénerie), un machin nuisible qui ne sert à rien.
D'après lui, l'équipage n'a pas commis d'erreur manifeste sur le plan de la conduite de la chasse !


dimanche 4 novembre 2007

Sabotage de chasse à courre en Loir-et-Cher : la forêt de Montrichard respire







Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours détesté la chasse et les chasseurs.



Gosse, ça relevait du rejet, adolescent, de la rage impuissante, constatant l'emprise méprisante que ces viandards détenaient sur les quelques territoires sauvages et le droit de vie et de mort qu'ils exercaient sur les animaux des campagnes et forêts.



Pour en rajouter, j'ai passé 2 ans en Sologne. Loir-et-Cher (41), patrie des tueurs de l'aube, chasses privées, Giscard, noble frelaté, authentique aigrefin, qui venait ici, régulièrement, massacrer, accompagné de chefs d'états ou non, des dizaines de chevreuils, daims et autres faisans.
Des pièges à mâchoires partout. Mon chien s'en est souvenu. Appâts empoisonnés dans tous les coins. Région qui pue le sang séché et la tradition moisie.



Alors quand j'apprends que les potes et potesses ont pourri la vie, hier samedi 3 novembre, d'un équipage de chasse à courre en forêt de Montrichard, empêchant son déroulement normal, je dis bravo !



40 anges gardiens tout de même ! En face, 6 cavaliers, les suiveurs et les chiens.
Du classique. Sans violence. Chasse à courre foirée. Presque 40 gendarmes de Romorantin et de Blois qui rappliquent. Un par saboteur.
Action menée nickel chrome.



Des contraventions ont été dressées; je vous en reparlerai car il faudra soutenir les copains et les copines.



Si vous voulez voir ce qui s'est passé, c'est facile.



FR3 a fait un reportage sur cette interposition .
Vous devez aller sur le lien qui suit, puis cliquer sur l'édition régionale du 19/20 -Centre, journal du 3 novembre.
La vidéo dure 2,16 minutes.


Tauromachie. Exclusif ! Les aficionados sont favorables à l’interdiction des arènes aux mineurs non accompagnés




Quand vient la fin de l'été, les aficionados se tirent une balle dans le pied !


L'histoire est plaisante mais compliquée. Je vais tenter de faire simple.


Rappelez-vous déjà que cet été, l'offensive des associations anti-corrida avait déstabilisé le monde de la tauromachie, entre spots télé censurés, rassemblements devant les arènes, intervention de la SPA auprès du Président de la République, annulation du déplacement de R.Bachelot qui devait assister à une corrida à Bayonne etc.


La demande d'interdiction de l'accès à l'enceinte d'une arène aux mineurs de moins de 16 ans a été formulée comme étant une première étape devant précéder l'abolition de ce spectacle sanglant.


Là-dessus, une décision du Conseil Basque des spectacles, suivant en cela une mesure similaire adoptée en Catalogne, de restreindre l'accès aux arènes (cf mon article du 24/10) a semé la panique chez les fanas de la torture sous le soleil.


Toujours est-il que le 3 octobre, une lettre a été adressée, au nom de la quasi totalité du milieu tauromachique français (tous les signataires de l'appel de Samadet) à N.Sarkozy et à F.Fillon.
Dans cette bafouille, sont rappelés les arguments classiques (respect des cultures, fait de civilisation...) à la noix.


Mais il y a également une revendication; étonnante; incroyable; ahurissante.


J'espère que vous êtes bien assis ! C'est à tomber à la renverse !


Les aficionados français demandent donc au Président de la république de "DE NE PAS INTERDIRE L'ENTREE DES ARENES A NOS ENFANTS DES LORS QU'ILS SONT ACCOMPAGNÉS DE LEURS PARENTS."


Oui, vous avez bien lu : cela revient à exiger l'interdiction des arènes aux mineurs de moins de 16 ans non accompagnés.


Se prévalant de considérations pragmatiques, le rédacteur de cette lettre, un certain André Viard, matador, peintre, journaliste et patron du collectif Terres Taurines, explique avoir présenté cette demande pour éviter le pire (l'interdiction totale), selon le principe qu'un peu vaut mieux que pas du tout.


Sauf que cette initiative aurait été entourée d'opacité, sans en référer véritablement aux responsables locaux des signataires (Association des Organisateurs de Corridas du Sud Ouest, Groupement des Entrepreneurs de Spectacles Taurins, Musée des Cultures Taurines de Nîmes, Association Française des Eleveurs de Taureaux Braves, Fédération des Sociétés Taurines de France, Fédération des Clubs Taurins Paul Ricard, Union des Bibliophiles Taurins Français, Amicale des clubs taurins gersois...).


Et maintenant, ça pleut dru sur André Viard.
Qualifié de traitre, de vendu, de cachotier, suspecté d'avoir abusé les entités taurines, il reçoit des démentis cinglants, des réactions outragées, de la part de la 'base' et même de certains signataires de la lettre secrète du 3 octobre.


Ainsi, la FSTF, au sortir de son 91ème congrès des 27 et 28 octobre, a publié un communiqué disant exactement l'inverse de ce qui est indiqué dans la lettre envoyée à Nicolas Sarkozy.

Ça chauffe dans le camp de 'l'afición'.L'interdiction conditionnelle excite les esprits.La revue Toros (qui se place dans le camp des ultras) a pris les affaires en main et allume de façon véhémente André Viard qui menace de tout plaquer si ça continue.


On va suivre ce beau bordel avec attention et amusement. En attendant, il faut maintenir la pression sur cette tradition infecte.

samedi 3 novembre 2007

Contre la chasse à courre : désapprendre le mal, refuser le plaisir du supplice











"Primoque a cœde ferarumIncaluisse puto maculatum sanguine ferrum"

“C’est, je crois, du sang des animaux que le glaive a été teint la première fois.”
Ovide-Métamorphoses

Dans son chapitre XI, 'De la cruauté', livre second, de ses Essais, Michel de Montaigne, à propos duquel F.Nietszche disait : "Qu'un tel homme ait écrit, vraiment le plaisir de vivre sur cette terre en a été augmenté", s'attarde sur les dispositions de l'homme, trop banales, trop communes à son sens, à faire souffrir, à faire preuve de cruauté, qu'il exerce ses talents calamiteux sur ses semblables ou sur les animaux.

Montaigne, qui avouait acheter des bêtes en vie pour les relâcher aussitôt dans la nature (à l'égal de Pythagore, qui fréquentaient les oiseleurs et les pêcheurs pour faire ainsi !) comprenait difficilement les naturels sanguinaires, ceux qui ajoutent à la mort, déjà choquante, des tourments et des persécutions insupportables.

Un passage de ce chapitre XI figure dans le manifeste élaboré par le Collectif pour l'Abolition de la Chasse à Courre en France (C.A.C.C.), constitué tout récemment.

Vous aurez bien sûr très envie d'en savoir plus sur ce collectif, sur ceux qui en ont pris l'initiative (14 associations pour le moment), de lire les dossiers et de signer la pétition pour l'abolition de cette horreur comme de la vénerie sous terre (à cet effet, je vous renvoie à mon article du 25 avril 2007).
Le site : www.abolitionchasseacourre.org

Et l'extrait :

« De moi, je n'ai pas su voir seulement sans déplaisir poursuivre et tuer une bête innocente, qui est sans défense et de qui nous ne recevons aucune offense.Et comme il advient communément que le cerf, se sentant hors d'haleine et de force, n'ayant plus d'autre remède, se rejette et rend à nous-même qui le poursuivons, nous demandant merci par ses larmes, ce m'a toujours semblé un spectacle très déplaisant. »