dimanche 1 juin 2008

Corrida : Julio Benítez "El Cordobés hijo" est le fils de rien, sinon de l'agonie et de la mort




Au début de son livre " La mort donnée en spectacle", Claire Starozinski (Alliance Anticorrida) reprend un extrait des "Lettres au Castor" de Jean-Paul Sartre.

Le voici : " Il est de fait que le toro idéal, celui dont le torero fait ce qu'il veut, est une sorte de saint-cyrien des taureaux, coléreux, héroïque, stupide, qui fonce partout.Ceux qu'on nous a montrés reculaient devant l'étoffe rouge en grattant le sol de leurs sabots et en mugissant lamentablement.Il y en a même un qu'on n'a pas pu tuer : il foutait le camp.
Les bêtes saignaient tout ce qu'elles savaient et il fallait s'y reprendre à quatre fois pour les tuer.On leur arrachait l'épée inefficace plantée dans la nuque, on leur en plongeait une autre, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'ils tombent.Encore fallait-il alors les achever au couteau
."

Le matador (tueur en espagnol) mérite bien son nom. Il ne risque que très rarement sa vie.Tu dirais quoi d'une civilisation qui glorifierait un tueur ? En ferait le pivot d'une tradition ?
Julio Benítez "El Cordobés hijo" est un tueur qui, donc, ne risque quasiment rien en ôtant la vie à une pauvre bestiole après l'avoir suppliciée.

Cependant, il s'est fait dégommer jeudi 29 mai, dans l'arène de Córdoba.

Son premier toro ne l'a pas loupé : deux coups de cornes dans la canne gauche (15 et 10 cm).
Julio Benítez "El Cordobés hijo" fait peut-être des sauts de carpe magnifiques mais il reste un crétin absolu et infâme.
Après avoir reçu les premiers soins (suture, drainage car décollement sous-cutané, pansement..), il a tenu à revenir dans l'arène, contre l'avis du corps médical, pour tuer un toro qui passait pas là. Le sixième de l'après-midi.

Je me demande si le terme "décadente" appliqué à une société qui célèbre de telles ordures n'est pas trop mesuré ?

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