mardi 1 juillet 2008

Car cette boucherie est de celles dont on ne peut supporter la vue









PIN-PON...PIN-PON

Mais tu n'as honte de rien, Emilio ! Quelle tenue, en ce si beau jour ! Quelle façon déplorable de se comporter, quel manque de savoir-vivre...

Emilio de Justo, c'était un tueur novice. Il devait passer par une sorte de communion solennelle pour bénéficier du statut de matador. Et ça se passe obligatoirement à Madrid. Si un novillero fait sa 1ère communion sanglante dans un autre bled, il doit impérativement la confirmer dans l'arène de Las Ventas. C'est comme ça et à la limite, on s'en tape.

Cet après-midi du dimanche 29 juin, sa cérémonie à la noix a tourné en eau de boudin. Le toro a gâché la fête.
Un bon coup de corne des familles dans la patte droite a corrigé le sinistre pantin.
Un tout petit livre (58 pages, 9,50 €) très estimable écrit par un bonhomme remarquable.
Ernest Coeurderoy (1825-1862) fut un militant révolutionnaire (et un écrivain) précurseur de l'anarchisme. Proscrit, pourchassé, condamné par contumace, exilé, il a donc vécu pas mal d'années à l'étranger et notamment en Espagne.
Et dans ce pays, il a pu constater, avec effarement, quelle était la distraction préférée d'une majorité d'espagnols.

Il en a sorti un livre, d'une grande beauté littéraire.
Ernest Coeurderoy oeuvrait, de façon radicale mais à sa manière, pour l'émancipation morale et matérielle de l'humanité. Il l'a payé très cher.

Son interpellation sur ce divertissement lâche et sanguinaire n'en est que plus poignante.

"On ne peut bien observer le génie d’un peuple que dans les grandes manifestations de sa vie publique. En France, il faut voir une révolution ; en Suisse, une fête civique ; en Angleterre, une course au clocher ; en Italie, les musées et les théâtres remplis de foule ; en Espagne, la corrida de toros."

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