mercredi 23 juillet 2008

Corrida : Mario Aguilar s'est déguisé en hématome






La foudre n'est pas passée loin.
Il a du fion, ce soudard en gants blancs maculés de sang.
Ya de la chance pour la vermine.
La prochaine fois, il y aura droit.


As-tu déjà vu un hématome de plus d'un mètre soixante quinze ?
Un stroumph grotesque endolori jusqu'à la racine des cheveux ?
C'est Mario Aguilar, qui s'est fait démâté sévère dimanche 20 juillet dans l'arène de Las Ventas à Madrid.

Cette crème d'enflure a des bleus partout. Des orteils aux gencives. Moulu, concassé, mais pas une fracture.Un milliard de contusions mais aucune plaie.
Rien de vraiment sérieux. Bon, en même temps, il prend des anti-inflammatoires dans un grand bol, le matin au petit déj', mais il va s'en sortir et recommencer son taf de pourri.


C'est pas juste, je dis. Il y a des gosses, des personnes âgées, qui connaissent un sort tragique quand ils tombent dans l'escalier et voilà une ordure qui a valdingué dans les airs sans trop de dommages parce qu'il avait prévu de torturer puis de tuer une bestiole amoindrie devant un parterre de vicieux friqués.


Ce n'est pas trop mon truc, ces exploits de l'extrême, ces hommes et ces femmes trompe-la-mort qui escaladent à mains nues des voies d'escalade vertigineuses et terriblement lisses et verticales; ces déjantés qui font le funambule entre deux gratte-ciel; ces individus qui repoussent les limites de la plongée en apnée.

Mais il faut reconnaître, eux, qu'ils encourent de vrais risques.Ils peuvent y laisser leur peau à la moindre minute de relâchement. Il n'y a pas de tricherie, pas de malice. C'est ce qui fait la sincérité, parfois folle et attachante, de leur passion.
Mais un matador, lui, ne risque rien.
C'est du pipeau, son courage. L'animal est affaibli, diminué, handicapé, quand cette épave daigne le tuer.

Le matador est un lâche qui macère dans son jus de haine et de frousse et voilà pourquoi, mon bon, ma mie, je n'ai, absolument, aucun respect pour cet homme.


C'est une mécanique à tuer. Je me réjouis quand elle s'enraye.

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