lundi 8 septembre 2008

Galápagos (Guadalajara) : le rallye de la terreur et la promenade des tarés

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Après avoir erré longtemps dans la brousse, il atteint un village où se dresse une potence : "Dieu soit loué, me voilà en pays civilisé." - Jonathan Swift

Galápagos (Guadalajara). Espagne.
Fin août.

C'est un décor à la Mad Max, post-apocalyptique : le lit d'une rivière asséchée, des dunes arides, quelques buissons épineux, de la poussière, beaucoup de poussière, le soleil qui cogne et la chaleur.
Des centaines de véhicules : 4X4, quads, bagnoles customisées, tunées, motos de cross, tracteurs et même un bulldozer Caterpillar.
Un enfer mécanique, les moteurs tournant à fond. Certaines voitures hissent des drapeaux de pirates, ou même le drapeau franquiste.

Ces bêtes en ferraille forment un cercle. Au milieu de ce cercle, il y a une autre bête, sensible elle : un toro.

Car ce qui se passe ici, c'est un mélange de lâcher de toro en pleine campagne, de chasse mécanisée, de corrida et de rallye.

Après avoir été battu pour l'effrayer et le forcer à cavaler, le toro est rattrapé par ces véhicules en mouvement, encerclé, rabattu, bloqué, entouré...
Pied sur l'accélérateur, les conducteurs ont pour objectif de toujours contenir le toro dans une sorte de labyrinthe hurlant, de l'empêcher de fuir dans la campagne environnante.

Le toro fou de terreur, les cornes meurtries à force de taper dans les carrosseries, beuglant sans arrêt, s'arrête parfois, comme face à un mur, les poumons en feu.
Et là, les spectateurs juchés sur les capots lui jettent des canettes de bière vides et des pierres pour le contraindre à repartir pour un chemin de croix supplémentaire.

L'agonie va durer plusieurs heures. Quand tout le monde se sera bien amusé, aura picolé comme des trous sans fin, un type s'approchera du toro. L'animal sera de toute façon incapable de bouger car au bord de l'épuisement.

Il lui mettra deux balles dans la tête. Avant qu'il ne soit découpé pour le méchoui qui suivra, le corps restera à la disposition de tous les tarés, hommes, femmes et enfants, qui ont participé à ce cauchemard ludique.
Ultime humiliation : des gosses viendront taper dedans avec le bout du pied afin de vérifier que la bête est effectivement morte.

Ce samedi 30 août, en examinant de plus près le cadavre du pauvre toro, l'une de ces ordures s'est exclamée : "Hé! Le toro est aveugle !".

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