samedi 3 novembre 2007

Contre la chasse à courre : désapprendre le mal, refuser le plaisir du supplice











"Primoque a cœde ferarumIncaluisse puto maculatum sanguine ferrum"

“C’est, je crois, du sang des animaux que le glaive a été teint la première fois.”
Ovide-Métamorphoses

Dans son chapitre XI, 'De la cruauté', livre second, de ses Essais, Michel de Montaigne, à propos duquel F.Nietszche disait : "Qu'un tel homme ait écrit, vraiment le plaisir de vivre sur cette terre en a été augmenté", s'attarde sur les dispositions de l'homme, trop banales, trop communes à son sens, à faire souffrir, à faire preuve de cruauté, qu'il exerce ses talents calamiteux sur ses semblables ou sur les animaux.

Montaigne, qui avouait acheter des bêtes en vie pour les relâcher aussitôt dans la nature (à l'égal de Pythagore, qui fréquentaient les oiseleurs et les pêcheurs pour faire ainsi !) comprenait difficilement les naturels sanguinaires, ceux qui ajoutent à la mort, déjà choquante, des tourments et des persécutions insupportables.

Un passage de ce chapitre XI figure dans le manifeste élaboré par le Collectif pour l'Abolition de la Chasse à Courre en France (C.A.C.C.), constitué tout récemment.

Vous aurez bien sûr très envie d'en savoir plus sur ce collectif, sur ceux qui en ont pris l'initiative (14 associations pour le moment), de lire les dossiers et de signer la pétition pour l'abolition de cette horreur comme de la vénerie sous terre (à cet effet, je vous renvoie à mon article du 25 avril 2007).
Le site : www.abolitionchasseacourre.org

Et l'extrait :

« De moi, je n'ai pas su voir seulement sans déplaisir poursuivre et tuer une bête innocente, qui est sans défense et de qui nous ne recevons aucune offense.Et comme il advient communément que le cerf, se sentant hors d'haleine et de force, n'ayant plus d'autre remède, se rejette et rend à nous-même qui le poursuivons, nous demandant merci par ses larmes, ce m'a toujours semblé un spectacle très déplaisant. »

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