jeudi 18 décembre 2008

Le foie gras : ultra gavage, ultra égoïsme. ultra cruauté, pour une fête irresponsable

GAVAGE3

Le foie gras est un produit de luxe. L'ultra gavage, la suralimentation d'un canard ou d'une oie, uniquement pour leur foie, est un crachat lancé à la gueule des populations du tiers monde et de tous les gosses qui crèvent de faim, par milliers, tous les jours.

C'est le point d'orgue de l'intensification de la production agricole.

D'un point de vue économique, social, le gavage est un gâchis absolu, la traduction d'une posture de rupin frustré, le symbole d'un gaspillage irresponsable, joie fêtarde de nantis mijotant dans leur égoïsme.

L'homme qui maintient et encourage cette pratique cruelle, barbare, est complice d'une production dégradante pour l'animal (le poids du foie décuple tandis que celui de la bestiole augmente de 2 ou 3 kg et après 21 jours de gavage, l'organe évolue vers la cirrhose) et l'humanité.

Florence Burgat, que nous apprécions fortement ici, a publié un papier tout à fait remarquable à ce propos sur un blog thématique de Libération intitulé 24 heures Philo.

Je t'en livre quelques extraits. Mais tu es vivement invité(e) à cliquer sur le lien, lire l'article dans sa totalité et à gribouiller un commentaire.

Par ailleurs, tu pourras voir une vidéo. Elle est éprouvante, je te signale. Tu fais comme tu le sens.

http://philosophie.blogs.liberation.fr/noudelmann/2008/12/le-pre-nol-est.html

[...] Particulièrement importuns sont donc ceux qui se mêlent de faire la lumière sur ces plaisirs dont il s’agit d’ignorer la fabrique. La promotion s’y emploie du reste à merveille : tout brille, tout pétille ! Tandis que de l’autre côté du miroir, quelque 90 millions de naissances de canards et d’oies sont nécessaires aux 45,7 millions de canetons mâles mis à l’accouvage.

La moitié des oiseaux (les femelles) est éliminée à la naissance ; ils sont généralement jetés au broyeur, car bons à rien (la race n’a pas été sélectionnée pour la viande) : les femelles présentent en effet un foie trop veineux. 39 millions de canards sont gavés, et 34,5 y survivent et sont donc abattus pour la collecte de leur précieux foie hypertrophié.
On fait naître 710 000 oisons pour fabriquer le foie gras d’oie (chiffres 2007, source : rapport annuel du CIFOG, Centre Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras).
Il y a ensuite la contention dans des batteries de cages, le geste réitéré à la pompe introduite jusqu’à l’estomac, blessant l’animal, pour y introduire d’énormes quantités de nourriture…

[...] Une fête où l’on découvre derrière la fine porcelaine, le champagne millésimé, le bruissement des robes et les rires légers, les ateliers de gavage, les batteries de cages qui ne laissent que passer la tête des canards, les pompes hydrauliques qui s’enfoncent dans la gorge de millions d’oiseaux, les salles d’abattage… Vous reprendrez bien encore un peu de foie gras ?


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