samedi 31 mai 2008

Ofir Drori, t'es vraiment un crack !





Ofir Drori, quand il veut traverser une rue, il a plutôt intérêt avant à regarder précautionneusement vers sa droite et vers sa gauche.
Le nombre de personnes qui seraient soulagées qu'il ait un accident bête (ou qu'il ramasse une balle perdue) est élevé.

Ofir Drori est fort, très fort. Ofir Drori est magistral, sympa, solide.
J'ai appris son existence en visitant le blog de Michelle. Un article tiré de l'hebdo Le Point parlait de cet homme hors du commun qui a créé, en décembre 2002 au Cameroun, une association dénommée LAGA (Last Great Apes organisation), à savoir, l'Organisation pour la Défense des Derniers Grands Gorilles.

Ofir Drori est israélien. Baroudeur invétéré, il a posé ses maigres bagages à Yaoundé pour s'engager dans la défense des grands singes (Gorilles, chimpanzés) d'une façon originale et percutante (et dangereuse).

Faisant le constat, partagé par beaucoup, que l'insuffisance des moyens financiers et matériels, humains (en cadres techniques, en rangers), la corruption, font que les mesures législatives pourtant très protectrices n'empêchent pas le braconnage et le trafic à grande échelle, il s'est décidé à faire appliquer la loi et les sanctions qu'elle prévoit.

Il a ainsi constitué une équipe d'une douzaine de personnes. Enquêteurs, juristes, chargés en communication sont à l'affût de tous les réseaux, même des plus modestes, de trafiquants.
Ils tendent des pièges en se faisant passer pour des acheteurs d'ivoire, conduisent des infiltrations, vont perquisitionner accompagnés de policiers intègres dans des maisons où ils trouvent des congélateurs remplis de viande de gorille, interpellent lors de flagrants délits, vérifient que les braconniers ont bien été incarcérés et non relaxés à la suite de versements de pots-de-vin, assistent les magistrats camerounais dans le déroulement des procédures judiciaires etc.

Rien qu'en 2007, son équipe a mené 210 enquêtes ayant débouché sur 43 procès (suivis, pour 87% d'entre eux, de peines de prison).Parmi les objets saisis : 1220 perroquets gris à l'aéroport de Douala (valeur 800 000 dollars), un hippopotame vivant de 600 kilos en partance pour le Pakistan, plusieurs centaines de kilos d'ivoire, des dizaines de peaux de lion et de panthère, mais aussi des mains et des têtes de gorille, et plusieurs bébés chimpanzés.365 communiqués de presse ont été publiés (ça permet de faire la publicité sur les arrestations et éviter que les dossiers "s'enlisent").

Au Congo comme au Cameroun et dans la plupart des pays africains, la volonté politique de sauvegarder des espèces en voie d'extinction existe mais elle se traduit difficilement sur le terrain.
Même appuyée par des organismes comme la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species), les Nations-Unies, de grosses ONG comme l'IFAW, cette volonté peine à remplir ses objectifs.
Le braconnage (peaux, ivoire, viande, spécimens pour les zoos, les cirques) est vigoureux car la demande est soutenue. Les réseaux sont puissants. Internationaux. Les enjeux financiers sont importants. Tu penses bien que ces trafics dégueulasses ramènent beaucoup de fric.
Ofir Drori doit en déranger plus d'une, de ces mafias spéciales.

Le travail d'Ofir Drori complète celui des autres associations qui protègent les habitats naturels, informent, sensibilisent, soutiennent, financent ou gèrent des programmes de conservation, aident l'action des patrouilles anti-braconnage.


Le mieux, c'est que tu ailles sur le site de l'association.C'est en anglais et il y a des images dures parfois. Mais ça vaut le coup, crois-moi. Les rapports d'activité sont à la disposition de chacun.
http://www.laga-enforcement.org/

jeudi 22 mai 2008

Nelson Monfort est un chic type






Après une bonne journée de grève et de manif, bien rincé, au propre comme au figuré, j'ai à peine eu le temps de finir de parcourir le dernier numéro d'Animaux Magazine, le mensuel de la SPA, déposé ce jour dans ma boîte à lettres que de suite, je me suis dit : mon gars, ta journée se termine plutôt cool.
Et comme j'aime partager, j'avais ce qu'il me fallait.


Nelson Monfort, tu connais, je suppose ? Commentateur sportif exubérant, parfaitement bilingue, spécialiste il me semble du patinage artistique et des disciplines athlétiques aux JO et autres compétitions d'envergure.
Et aussi un grand ami des animaux. Pas faux derche comme d'autres, qui ménagent leur notoriété en pratiquant la langue de bois version châtaigniers de Lozère.


Un chic type. L'entretien fait 2 pages. Nelson Monfort réprouve totalement la chasse. Loisir détestable, qu'il dit, maintenu par un lobby puissant jouant des intérêts électoraux.
La corrida ? Insupportable ! Il demande l'abolition pure et dure de cette distraction sadique.A la question de savoir si, dans le cadre de ses obligations professionnelles, on lui demandait de commenter une corrida et quelle serait sa réaction, il répond : " Très clairement non, non et non".
L'expérimentation animale ? Opposant déterminé, il est proche de l 'association Pro Anima, qui travaille à supprimer le recours à ces expériences cruelles et inutiles.

Un chic type je te dis.

dimanche 18 mai 2008

Accident de chasse ... Et ce qui s'ensuit





Je fais le service après-vente.
Cet automne, je t'ai distrait en relatant un nombre impressionnant d'accidents de chasse.
Certains mortels.

Comme celui-là, qui s'était déroulé à Prat-de-Cest, dans l'Aude, dans la garrigue du domaine de Java, première à gauche après le romarin et la farigoulette.
http://taomugaia.canalblog.com/archives/2007/10/07/9220766.html

Comme je sais que c'est ton rêve le plus fou de connaître les prolongements judiciaires de ces bavures cygénétiques, je vais au devant de ton désir, casimir et je fais crépiter l'info en temps réel.

Un retraité avait été tué d'une balle dans la tête par un de ses meilleurs amis, Michel A. qui se dit chasseur très expérimenté (40 ans de carnage).
Le canardeur avait merdé grave. Aucune circonstance atténuante, du genre ricochet ou sanglier blindé.

Il n'avait pas du tout respecté les 2 règles zélémentaires en battue : ne pas changer d'emplacement sans le signaler et toujours procéder à un tir fichant (de haut en bas).
En définitive, il avait fait exactement l'inverse.
Tir réflexe selon une courbe ascendante après avoir abandonné son poste.

Son cas était examiné cette semaine par le Tribunal correctionnel.


Tout ami de la famille qu'il était, il y a des choses qui ne se font pas, n'est-ce pas et il était poursuivi pour homicide involontaire par la veuve et le fils du chasseur cigogné.
Marie-Hélène Vétro, substitut du procureur, réclama deux ans de prison avec sursis. Une sanction qu'elle voulait exemplaire face à un nombre croissant d'accidents.
L'avocat du prévenu déclara qu' il n'y avait pas matière à en rajouter, que bon, d'accord, il y avait eu un malentendu, certes fâcheux pour la santé de la victime, que son client était coupable, c'est entendu, mais qu'il ne fallait pas "faire de ce dossier le procès général des chasseurs".

Tu ne seras pas étonné, mon bon, si je te dis qu'il a été entendu, l'avocat !
Résultat des courses ? Un an avec sursis, permis de tuer suspendu et interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.

samedi 17 mai 2008

Corrida : Luis García perd le set. Balle de match pour le toro






Petit, Luis García avait fait le malheur de ses pauvres parents.
Vers 7 ans, à l'âge où un garçon normal joue au docteur avec des copines de classe ou des voisines, il préférait solliciter des camarades pour jouer au bourreau et à la victime.Il insistait toujours, parfois colérique, pour prendre la place du bourreau et son imagination dans le domaine des supplices était telle que très vite, plus personne ne voulu jouer avec lui.

On l'évitait comme la peste.Désespérés, ses vieux se demandaient bien ce qu'il allait advenir de leur gosse plus tard.
Il était né trop tard pour rendre quelques services à la police politique franquiste dans la persécution des militants basques ou anarchistes.Trop jeune pour prêter main forte au régime fasciste des généraux argentins ou à la junte de Pinochet.

Pas assez futé pour devenir matador. Car ses parents avaient évidemment pensé à lui faire embrasser la carrière de toréro, seule souriante perspective d'avenir pour un jeune vicieux.
Mais trop con il était. Il passait un temps interminable à maltraiter de jeunes toros, retardant la mort pour profiter de leur souffrance.
Cependant, les carottes n'étaient pas cuites.En effet, la tauromachie permet à quiconque s'est engagé dans le camp du mal de mettre à profit ses talents sanglants.

Il devint donc banderillero. C'est le valet, l'assistant du matador, son subalterne.
Son boulot, c'est de charcuter l'animal en lui posant des banderilles,
Les banderilles, c'est similaire à des harpons. A l'extrêmité de ces petites lances, il y a une lame très affutée. Un vrai rasoir.Inutile de te préciser qu'avec ce traitement, le toro devient vite fou de douleur et de moins en moins vigoureux.
Tout ça pour dire que Luis García a reçu la monnaie de sa pièce hier jeudi 15 mai dans l'arène de Las Ventas de Madrid.

Il bossait pour le matador Alejandro Talavante quand il s'est fait chopé au niveau du cou par le 6ème toro de l'après-midi.

A faire dresser les cheveux sur la tête ! Ce n'est pas moi qui claironne ça mais le site spécialisé Burladero, en relatant le coup de corne dont a hérité ce soutier du sadisme.

Regarde la photo ! Les commentaires sont superflus, non ?